« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots »,

2310 mots 10 pages
Depuis le XIXe siècle, et plus précisément depuis le romantisme, de nombreuses oeuvres poétiques nous parlent de la douleur morale et semblent même trouver leur inspiration dans la souffrance. Les poètes se sentent
«maudits» et considèrent comme la source majeure de leur inspiration le désespoir qui les accompagne dans leur longues veillées d’écriture.
Il suffit d’écouter Jules Laforgue dans ses Premiers Poèmes, qui se confesse: «Je tords mon coeur pour qu’il s’égoutte en rimes d’or…»
C’est ce qui fait dire à Alfred de Musset, dans sa Nuit de mai:
«Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.»
On peut s’interroger sur ce qui a amené Musset à consacrer la souffrance comme source poétique privilégiée et à assigner au poète la tâche de « purifier » ses « sanglots » de façon à atteindre la plus grande pureté poétique possible. Si ce point de vue peut paraître aujourd’hui un peu passé de mode parce que très ancré dans son contexte romantique, il n’en est pas moins révélateur de la singularité du fait poétique. Cependant, sa formulation, très catégorique, appelle quelques nuances.
[1. Le point de vue romantique: la poétique de la souffrance]
La théorie de la souffrance que soutient Musset est fortement inspirée par le contexte littéraire et culturel dans lequel il écrit, mais aussi par la sensibilité morale et religieuse romantique. Elle dérive enfin directement de sa conception de la création esthétique.
[1.1. Le contexte culturel romantique]
Le XVIIIe siècle avait laissé peu de place à la poésie qu’il considérait comme un genre encombré de contraintes ennemies de la clarté et de la raison. Tout au plus ce siècle a-t-il donné naissance à une poésie lyrique néo-classique très formelle, artificielle, rhétorique et plaquée, entravée par le rationalisme philosophique. C’est contre cette poésie et ce contexte culturel que réagissent les romantiques, et notamment Musset qui repousse
les

en relation

  • Texte oral de francais : amphitryon : prologue
    1205 mots | 5 pages
  • Fiche de lecture détaillée de "a l'ouest rien de nouveau"
    1053 mots | 5 pages
  • Elle avait pris ce pli
    800 mots | 4 pages
  • Jules Laforgue - "Veillée d'Avril" commentaire de texte
    391 mots | 2 pages
  • Cours histoire du droit l1
    6611 mots | 27 pages
  • « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots »,
    397 mots | 2 pages
  • Marot
    386 mots | 2 pages
  • spanish
    299 mots | 2 pages
  • Lecture analytique romances sans paroles
    370 mots | 2 pages
  • Français
    689 mots | 3 pages
  • Anthologie
    6320 mots | 26 pages
  • Je ne serrais marri de Ronsard
    489 mots | 2 pages
  • « Il est plus sûr d’être craint que d’être aimé »
    1928 mots | 8 pages
  • Rêve parisien beaudelaire
    1317 mots | 6 pages
  • Dissertation sur la création poétique: travail ou inspiration?
    1751 mots | 8 pages