les pouvoirs publics
Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
Poser la question de la justice sociale et de la contribution de l'État à sa réalisation ex ige d'abord de pouv oir définir les critères du juste et de l'injuste. Or ces critères ne sont pas év idents et v arient selon l'école de pensée à laquelle on se réfère, et probablem ent aussi selon la position qu'on occupe dans l'espace social. Si l'on adm et que la justice sociale passe par la m ise en œuv re du principe d'égalité, il apparaît que les pouv oirs publics disposent, pour réduire les inégalités, d'une gam m e d'instrum ents répondant à des logiques div erses.
Il reste cependant à m esurer l'efficacité de ces politiques de redistribution en s'interrogeant sur leurs év entuelles lim ites.
1. Des divergences théoriques sur la justice sociale
• Le thème de la justice sociale a fait l'objet d'analy ses théoriques v ariées menant à des positions idéologiques contrastées.
Une des réflex ions fondatrices dans ce domaine est celle dév eloppée par A. de Tocquev ille, au XIX e siècle : il met l'accent sur « l'égalité des conditions », qui, à côté du principe politique d'égalité des droits des citoy ens, assure à chaque membre d'une société démocratique une égale chance d'accès aux différentes positions sociales et donc à la mobilité sociale.
Les fondements de l'idéologie républicaine ont repris cette v ision tocquev illienne en la déclinant autour du principe méritocratique : dans un contex te d'égalité des chances, le destin social et économique de chaque indiv idu est légitimement déterminé par les efforts personnels qu'il accomplit, par son mérite. En v ertu de ce principe, il peut donc ex ister des « inégalités justes ».
• Le philosophe anglais J. Rawls a, quant à lui, fait émerger le concept « d'équité ».