Libre et heureux
Peut-on accéder au bonheur tout en subissant des contraintes ? Il est important de définir avec beaucoup de soin les notions de liberté et de bonheur. Souvenez-vous, en particulier, de l'eudémonisme des stoïciens, qui concilie le bonheur avec une liberté essentiellement intérieure, qui ne dépend que de nous. On peut être heureux en toutes circonstances : à condition de construire une liberté fondée sur le jugement. Il n'est sans doute pas nécessaire de multiplier les sondages pour savoir si l'individu veut être libre. Pas davantage pour savoir s'il veut être heureux. Et si l'on juxtapose les deux adjectifs, la réponse garde toutes ses chances d'être positive : comment l'addition de deux situations admises comme bénéfiques ou favorables pourrait-elle basculer dans le négatif ? Il est toutefois possible que l'analyse des deux concepts en vienne à montrer qu'ils ne sont pas aussi compatibles qu'ils le semblent d'abord : peut-on être à la fois libre et heureux ?. Nous distinguerons d’abord le cas d’un peuple et celui d’un individu, vivant sous une dictature. D’autre part, une société démocratique fonctionne aussi sur le respect d’un nombre de lois qui rendent illusoire la liberté absolue. Nous verrons que le bonheur, loin d’être menacé par ces règles, en dépend. Enfin, nous expliquerons en quoi le bonheur et la liberté sont liés.
DEVELOPPEMENT
Une démocratie libérale ne saurait concevoir qu’on puisse être heureux sous un régime totalitaire. Pourtant, il n’est pas rare qu’un peuple s’en accommode. La masse se soumet à l’idéologie dominante par ignorance, par peur ou opportunisme, par désir de tranquillité ou de sécurité. Ainsi, il arrive que tout un peuple supporte le totalitarisme par paresse ou lâcheté, surtout si le système politique réussit à imposer l’illusion de sa légitimité.
D’autre part, il faut toujours se garder de juger un régime à l’une de nos valeurs et de notre histoire. A Cuba, par exemple, la pauvreté, le contrôle