Loisir
Les didascalies concernant les attitudes, les gestes et les mimiques des personnages sont primordiales pour la compréhension d’une pièce. Sans ces didascalies, le comique de gestes, l’une des composantes essentielles du spectacle comique ( dont nous avons un exemple dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, avec de nombreuses poursuites, des jeux de cache-cache autour du fauteuil, dans le cabinet, sous un déguisement, et dans les pavillons ) serait inexistant. Dans le théâtre contemporain, qu'il s'agisse de Beckett, de Ionesco, de Genet ou de Vauthier, les didascalies destinées à décrire le corps et les gestes par lesquels il se manifeste occupent une place tout aussi importante que le dialogue. ( Au début de La leçon de Ionesco, notons la présence d’une didascalie de 58 lignes ! ). Parfois même, dans les mimodrames, où la parole disparaît, les didascalies constituent à elles seules le texte. Les didascalies concernant les costumes nous renseignent sur l’époque à laquelle se déroule l’action, ainsi que sur la condition sociale des personnages. Par exemple, dans sa mise en scène de Dom Juan de Molière, Daniel Mesguich fait apparaître sur scène un Pauvre quasiment nu, portant juste quelques feuilles d’arbre sur lui : elles figurent son dénuement. De même, dans Ruy Blas de Victor Hugo, le changement de costume ( Ruy Blas porte au début de la pièce une livrée puis un habit de ministre ) traduit visuellement l’ascension sociale du héros romantique. Décor, objets, rien n’est laissé au hasard. Au théâtre, tout a une signification