Man Ray et ses dessins
Du dessin au poème :
Le recueil Les Mains libres conçu dans un esprit de collaboration entre deux amis, un dessinateur, Man Ray, et un poète, Paul Éluard, offre sur une double page un dessin et un poème côte à côte. Le regard du lecteur se porte d’abord sur le dessin avant de lire le poème. Dans la chronologie de la conception du recueil, le dessin est premier et nous proposons – de manière synthétique – quelques éléments qui permettent de comprendre comment ce dessin « appelle » un texte, comment le dessin conduit aux mots. Ouvert à l’écriture, intégrant lui-même les mots, il est le point de départ d’un parcours qui mène au poème, mais par un juste retour, il sera à son tour lu et relu par celui-ci et grâce à lui.1
A. Le dessin, un espace ouvert et mouvant
1. Des procédés d’étrangeté
Transformer l’échelle des proportions rationnelles :
Agrandir les détails : la rose, le crayon, les ciseaux. Cette introduction d’objets le plus souvent menaçants crée un état d’angoisse
Donner des dimensions démesurées à la main en particulier
Créer un effet de surprise, en particulier dans l’anatomie de la femme
Associer deux éléments hétéroclites, avec des proportions identiques
Principe formulé par André Breton : « Comparer deux objets aussi éloignés que possible l'un de l'autre ou, par toute autre méthode, les mettre en présence d'une manière brusque et saisissante, demeure la tâche la plus
2
haute à laquelle la poésie puisse prétendre. »
a.
a. Humain et minéral
1
Nous empruntons un grand nombre d’éléments d’analyse à Christine Leconte : Mémoire de maîtrise Les Mains libres : étude des rapports entre graphisme et poésie soutenu à Paris III Sorbonne Nouvelle en octobre 1978 sous le nom de Christine Jean.
2
André Breton, Les Vases communicants, Paris, Les Cahiers libres, 1962 p.125
b. Humain et végétal
c. Humain et animal
b.
c.
Associer l’animé et