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AUTONOMIE[1]
G de Terssac[2]
- Le thème de l’autonomie a été abordé sous des angles si variés, dans le cadre de la philosophie politique et des sciences sociales, qu’il a donné lieu à des conceptions différentes, que nous voudrions mettre en rapport, pour en expliciter le noyau commun.
En un premier sens, l’autonomie est synonyme d’indépendance à l’égard des autres et d’affranchissement à l’égard des contraintes venant de l’extérieur, ce qui est proche du sens étymologique : l’adjectif « autonome » est emprunté au grec « autonomos », voulant dire « qui est régi par ses propres lois » ; l’autonomie c’est le droit de se comporter selon ses propres règles, ce qui renvoie à la notion de pouvoir, à ce qui dépend de notre pouvoir, à notre capacité de choisir et de juger. En un second sens, l’autonomie est une relation : l’autonomie des uns suppose sa reconnaissance par les autres ; l’autonomie implique alors la réciprocité et le partage de cet idéal ou la soumission à cette valeur. Mais cette obéissance consentie est à son tour la condition de notre liberté ; l’autonomie comporte bien deux facettes indissociables, la liberté et la soumission à la règle qui lui est extérieure et transcendante. En un troisième sens, l’autonomie, c’est un « contrat », car l’autonomie ne peut pas s’exercer sans réciprocité, ni sans volonté commune de la reconnaître : l’autonomie suppose d’accepter ce principe, d’agir selon lui et de s’y soumettre. L’autonomie est à la fois l’affirmation de sa loi et en même temps la soumission ou l’obéissance à la loi. C’est ainsi que Rousseau formule, au plan politique, sa théorie du « contrat social ». Ce contrat nous dit Rousseau oblige l’individu à se soumettre à ce principe universel d’autonomie ou de liberté, dans la mesure ce principe résulte de la volonté générale qui est le « Bien » : l’autonomie est un idéal et la règle de tous, car elle est l’expression de notre liberté essentielle.
- Dans le domaine de la sociologie du