Michel Tozzi
Pour des enfants jeunes, ces questions peuvent être recueillies spontanément, ou de manière plus formelle dans une « boite à questions » ; lorsqu’il y a un programme philosophique, comme en classe terminale de lycée, elles peuvent être formulées à partir de notions du programme. Elles peuvent surgir naturellement d’événements quotidiens, d’une situation qui pose un problème de fond, personnel (ex : l’amitié ou l’amour) ou collectif (une bagarre), de classe ou d’école, existentiel (un décès) ou de société (un fait divers)… Elles peuvent aussi surgir, de façon plus didactique, c’est-à-dire organisée pour un apprentissage réflexif, à partir de supports choisis par le maître : un album de jeunesse (1), une bande dessinée (2), une affiche (3), un roman (4), un film (5), un texte de philosophe (6), ou un mythe…
Nous voudrions ici insister sur l’intérêt spécifique du mythe pour faire réfléchir les enfants.
Le mutos et le logos, du mythe à la raison…
Pourquoi partir de mythes dira-t-on pour faire réfléchir philosophiquement des élèves ? La proposition peut paraître provocante. Le mythe n’est-il pas, dans une perspective scientiste, pré-rationnel, de l’ordre d’une pensée prélogique, magique, religieuse, préscientifique ; ou irrationnel, s’originant dans un inconscient collectif dirait Young, puisant dans l’imaginaire,