Le four à micro-ondes, ce mode de cuisson vedette des années 1980 n’a pas pour ancêtre le four à bois du boulanger ou le four à gaz popularisé par la ménagère des années 1950. Bien au contraire ! Il plonge ces racines dans l’un des plus grands secrets militaires de la Seconde Guerre mondiale. Il est un pur produit des recherches sur... les radars ! La technologie des micro-ondes a réellement démarré dans les années 1930, sous l’impulsion d’un groupe de chercheurs britanniques dirigés par les professeurs Boot et Randall. En 1939, ils mettent au point le " magnétron ", un appareil de grande taille capable de produire des ondes ultracourtes (sans trop comprendre pourquoi au début, le phénomène leur paraît même surprenant...). Toutefois, son intérêt dans la lutte antiaérienne favorise son développement. Dans le cadre de l’effort de guerre, les Etats-Unis reprennent largement la technique par l’intermédiaire de la société d’armement Raytheon Corp.. De nombreuses innovations sont réalisées de manière à rendre le tube émetteur plus performant. Ces améliorations seront d’une aide précieuse pour les Alliés dans ce qui fut la bataille d’Angleterre. Jusque là, on ne se doute pas que le magnétron va se métamorphoser en appareil culinaire... Sur ce plan, tout commence à Waltham, dans le Massachusetts. C’est dans les nouveaux hangars de la société Raytheon que l’histoire du four à micro-ondes va commencer. Une poignée d’ingénieurs conduits par Percy Spencer a pour mission d’améliorer la qualité des radars, car les premiers magnétrons sont loin de fonctionner de façon continue. Ils émettent par pulsations, ce qui bride leur efficacité. Mais ils présentent quand même un immense mérite, en cette période de privation : réchauffer les doigts engourdis par le froid du matin. Pendant qu’ils testent les nouveaux tubes sans aucune protection, certains techniciens font même chauffer leurs bouillons ou leurs casse-croûte de la mi-journée. Au travers de ce qui devient à la fois