Micro s1
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Chapitre 1
Le consommateur
Tout d’abord, il est nécessaire de cerner ce qui motive (déterminants psychologiques, financiers…) les agents-ménages dans leurs choix de consommation et de modéliser leur comportement sous l’hypothèse de rationalité. Ces ménages, réduits à leurs activités de consommation, seront appelés les consommateurs. Dans la vision microéconomique présentée ici, on ignore le problème de la pluralité des personnes constituant le ménage et la manière dont sont agrégées les préférences au sein de ce ménage pour l’achat de certains biens. Le consommateur est donc perçu comme un individu unique disposant d’un budget dont il cherche à tirer le maximum de satisfaction. Ses goûts sont subjectifs même s’ils dépendent de certaines caractéristiques objectives telles que l’âge ou le niveau de culture. Le niveau de satisfaction sera défini à partir d’une fonction d’utilité dont nous verrons les principes de base et la maximisation sous contrainte.
I. Les principes de base Plusieurs principes fondent l’utilité des biens et conduisent à la notion d’utilité marginale, concept central dans la théorie du consommateur : • d’après Aristote, à l’origine du concept de valeur-utilité,
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LEÇONS DE MICROÉCONOMIE – EXERCICES CORRIGÉS
l’utilité des biens dérive de la satisfaction des besoins. Dans cette optique Condillac énonce que : « la valeur des choses est fondée sur l’usage que nous pouvons en faire ». Cette idée d’une valeur fondée sur l’utilité, fondamentale chez les économistes marginalistes, s’oppose au courant théorique de la valeur-travail fondée sur la quantité de travail, directe et indirecte, incorporée dans la fabrication du bien (Smith, Marx) ; • ces besoins sont hiérarchisés selon leur importance (Platon), d’où la possibilité d’établir une typologie des biens ; • il existe une certaine satiété des besoins, mais elle n’est jamais totale. Pour un bien donné l’utilité de la dernière unité consommée