Cela pose la question de la liberté : puis-je écrire mon avenir comme on écrit sur une page blanche ? N'a-t-on pas tendance à dire que l'avenir est déjà écrit, déjà tracé ? La page de l'avenir ne contient-elle pas déjà le passé et le présent entre ses lignes ? Quelle est ma faculté à écrire cet avenir ? Dans quelle mesure peut-on dire que nous écrivons vraiment notre histoire, au sens où justement on écrit toujours une histoire au passé et non au futur ? La vie vaut-elle vraiment la peine d'être vécue si l'on sait par avance que, quoi que l'on fasse, on est tous promis à une fin prédéterminée ? Vouloir écrire l'avenir serait le maîtriser : cela pose alors la question de notre rapport avec la mort, avec le temps, au sens où on chercherait par là une forme de dépassement de notre finitude. La page blanche pose la question de la liberté, et corrélativement du FATALISME : Doctrine selon laquelle tout homme a un destin inévitable, si bien que la liberté est une illusion. L'argument paresseux, fataliste, rapporté par Cicéron, enseigne une passivité totale, puisqu'il est inutile d'essayer d'échapper à son destin. fatalisme, du déterminisme, par opposition au hasard, à la contingence.
La métaphore de la "page blanche" compare la vie à un livre qu’on écrirait soit au fur et à mesure soit qui serait déjà écrit. Écrire sa vie, qu’est-ce que cela signifie ? La page blanche, ce sont nos espoirs, nos croyances, nos illusions aussi. Or est-ce bien nous qui écrivons ? N’est-ce pas Dieu ou le destin ? La page blanche évoque les Écritures : il convient donc de se demander si tout serait écrit, fixé et déterminé à l’avance dans le livre qu’est la vie, par une instance divine, une force surnaturelle, ce qui impliquerait de croire au destin, en une fatalité. En revanche, si l’avenir est une "page blanche", n’est-ce pas aussi, d’une certaine manière, un moyen d’affirmer que l’homme est libre ? Si l’homme est libre, il peut donner à sa liberté une direction qui lui est propre. Il est