Pensées et sentiments du prisonnier
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Les extraits des romans de Hugo et Camus sont écrits à la première personne, le narrateur est donc interne, ce qui permet de se mettre à la place du personnage principal. Chez Hugo, on trouve un « je » qui parle au présent : « j'habite », « je viens de m'éveiller », on est donc dans ses pensées les plus immédiates. Chez Camus, c'est toujours un « je » qui s'exprime, mais au passé cette fois : « je suis entré », « j'arrachais », ce qui laisse à penser qu'il raconte cet épisode de sa vie retrospectivement. On n'est pas dans ses pensées immédiates, mais dans des réflexions reconstruites après coup. Au contraire, les narrateurs de La Chartreuse de Parme et du Comte de Monte Cristo, sont externes : ils utilisent la troisième personne pour désigner Fabrice del Dongo et Dantès. Cependant, les focalisations sont différentes : le point de vue adopté dans l'extrait de Stendhal est interne : on voit tout à travers les yeux et l'esprit du jeune homme. On trouve par exemple une description de ce qu'il voit précisément par la fenêtre de sa prison. On sait par ailleurs ce qu'il ressent grâce aux adjectifs explicites « ému et ravi ». A l'inverse, la focalisation est omnisciente dans l'extrait du roman de Dumas : on sait notamment que le personnage est « simple et sans éducation », ce qu'il peut difficilement penser de lui-même. On connaît par ailleurs ses propres pensées, sa « rage » et sa « fureur ».
Les narrateurs de ces quatre textes présentent donc des prisonniers selon des statuts différents : interne pour les extraits A et D, externe pour les extraits B et C. Ces derniers présentent également une focalisation différente l'une de l'autre, elle est interne dans La Chartreuse de Parme, omnisciente dans le Comte de Monte