Peut-on à la fois obéir et être libre ? [Dans toutes les sociétés du monde les hommes obéissent à des règles qui assurent leur sécurité et leur liberté. Il serait d’ailleurs absurde de concevoir un monde où toute obéissance serait bannie]. [De là tout l’intérêt de ce sujet qui semble poser la possibilité d’une complémentarité entre l’obéissance et la liberté. On pense souvent qu’être libre c’est de ne se soumettre à rien]. [Être libre, c’est faire ce que je veux, c’est ne pas avoir de contraintes dans ce que je fais. Obéir, c’est se soumettre à la volonté de quelqu’un ou de quelque chose. Je peux obéir à mes parents, à une loi, à des sentiments, à mes instincts]. [Mais cette obéissance constitue-t-elle un obstacle à ma liberté ? Suffit-il de se sentir libre pour l’être vraiment ? Quand j’obéis, n’est-ce pas parce que je veux ?] [Le problème soulevé par le sujet est celui de savoir comment obéir et même temps être libre]. Ce qui est en jeu dans notre sujet, c’est donc la possibilité de pouvoir obéir librement, d’une complémentarité entre l’obéissance et la liberté]. [Nous montrerons tout d’abord que l’obéissance présuppose la liberté en ce sens que, d’une part, je peux être libre dans le respect de la loi, et que d’autre part, je peux bien choisir par liberté d’obéir à la loi.
Nous nous demanderons ensuite si que ce qu’on appelle « liberté » n’est pas une simple illusion. Car nous nous croyons souvent libres de nos actes, mais au fond nous ne le sommes pas réellement puisque nos actes peuvent être déterminés par des causes extérieures que nous ignorons. Mais la liberté, écrit Sartre, c’est « l’étoffe de mon être ». Autrement dit, c’est ma liberté qui constitue ou définie ma personne. Nous verrons donc, dans une dernière partie, que ce qui fait mon existence, ne peut être que la libre initiative de ma liberté.]