Portrait
Le présent dossier ne se prête pas à la synthèse. Son caractère kaléidoscopique est à l’image d’une histoire du portrait photographique qui procède autant par élargissements, stratifications et réitérations, que par succession et progression. Il se présente donc comme une somme documentaire réunissant des pratiques hétérogènes que l’auteur a mises en résonance en les regroupant en cinq chapitres. Chacun en éclaire les différentes facettes à partir d’une entrée analytique spécifique que viennent soutenir des textes critiques, des paroles d’écrivains, de philosophes et d’artistes. Les professeurs trouveront dans ce corpus très substantiel aux nombreuses ramifications les ressources théoriques nécessaires à satisfaire les exigences culturelles comme les exigences pratiques de leur enseignement. peinture et réservé aux seules classes aisées et patriciennes : celui de la représentation de soi. Vérité De fait, ce succès du portrait photographique ou de la photographie à travers la démocratisation du portrait alourdit l’épreuve de vérité à laquelle est soumis le médium depuis son invention. S’en trouve réactivé la question esthétique de la bonne et de la mauvaise imitation : imitare ou ritrarre. A l’opposé de la ressemblance picturale, fruit de la médiation d’un savoir artistique, la ressemblance photographique est immédiate. Elle résulte d’un enregistrement mécanique qui reproduit automatiquement les apparences comme un moulage, analogie à laquelle Marcel Duchamp saura faire référence.1 Ses premiers détracteurs la jugent donc incapable de vérité artistique, vérité entendue comme synthèse idéale d’être et de paraître opérée par les transfigurations picturale et sculpturale. Devenu le genre photographique socialement le plus répandu, le portrait massifié et vulgarisé par le commerce constitue ipso facto un obstacle de plus pour conférer au médium une légitimité artistique.
Portrait et