Pour une lecture litteraire
« Il faut d’une façon ou d’une autre réduire la tension entre lecture courante et lecture esthétisante ou du moins la transformer pour qu’elle n’apparaisse pas en tant que telle. » 39 Yves Reuter (la lecture littéraire, éléments de définition).
Le problème concernant le comique en classe tient au fait qu’il se prête difficilement à l’exploitation didactique, alors qu’en principe le comique a une réelle vocation pédagogique. 83 Defays (quand lire, c’est rire : principes et vertus de la lecture comique).
Le comique est relatif, instable...
Le rire et partant le comique qui le provoque, ont surtout la fâcheuse tendance à disparaître dès qu’on cherche à les isoler, à les analyser, à les institutionnaliser, ce qu’on est forcément amené à faire à l’école.
84 « Toute plaisanterie expliquée cesse d’être plaisante », constate Voltaire.
« Il n’y a pas de théorie du rire, il n’y a qu’une expérience », proclame Georges Bataille.
L’enseignant et ses élèves seraient alors condamnés à lire sérieusement le comique, pour la virtuosité linguistique.
85 Le rire est trop impertinent pour qu’il puisse être imposé au lecteur
// le comique est trop manipulateur dans ses fonctions et son fonctionnement pour ne dépendre que de la libre appréciation de tout un chacun.
Si on n’a pas perçu, décrypté, accepté les intentions du comique, le texte restera lettre morte.
Dans ces conditions critiques, la lecture comique repose plus que toute autre sur ce juste équilibre entre les contraintes et les libertés que donne le texte.
86 La principale finalité du texte comique réside dans sa finalité pragmatique.
Le comique encourage à envisager la lecture en termes d’intention, et partant de tension.
L’objectif reconnu, il sera alors plus aisé d’examiner comment le texte réalise l’intention de son auteur, c’est-à-dire, comment les