PHILO CHAP I
I- La raison et l'expérience :
• « Expérience » peut s'entendre en un triple sens : l'expérience de l'homme d'expérience n'est pas l'expérience sensible dont parle Kant, ni non plus l'expérience scientifique ou « expérimentation ».
• Dans chacune de ses significations cependant, l'expérience est un moment nécessaire de la connaissance.
• Il va s'agit alors de déterminer quel est son rôle exact, et quelle est au contraire la part de la connaissance qui revient à la raison. Faut-il comme les empiristes déclarer que l'expérience sensible constitue à elle seule la connaissance, ou comme les idéalistes, affirmer qu'elle n'est que l'occasion d'erreurs, et que nos connaissances viennent entièrement de la raison ?
• Peut-être existe-t-il une solution pour sortir de cette opposition : dire que l'expérience sensible est un moment nécessaire, mais non suffisant, de la connaissance. En d'autres termes, devrons nous admettre avec Kant que la raison est bien la source de nos concepts, mais que ces derniers demeurent vides tant que l'expérience ne leur a pas donné un contenu, c'est-à-dire que « toute connaissance commence avec l'expérience, mais toute connaissance n'en dérive pas » ?
II- L'interprétation :
• Interpréter, c'est tenter de découvrir un sens. Ce sens n'est pas immédiatement manifeste ; mais il se laisse deviner, sans quoi je ne chercherais même pas à l'interpréter. Interpréter, c'est donc savoir que quelque chose a un sens, même si l'on ne sait pas encore lequel, et tenter de le découvrir.
• Cependant, le sens auquel on parvient n'est jamais définitif : une autre interprétation est toujours possible. Ce caractère provisoire fait la faiblesse de l'interprétation par rapport à la démonstration, mais aussi sa force : elle va nous permettre d'essayer de comprendre ce qui ne se démontre pas.
• Comme telle, l'interprétation n'est-elle pas la méthode des « sciences humaines », où il s'agit non d'expliquer un phénomène en le ramenant à sa cause,