Pour l’imaginaire célinien, du massacre de la guerre à la mort de robinson, toute l’histoire de bardamu, toute l’histoire de l’homme est celle d’une agonie.
« Pour l’imaginaire célinien, du massacre de la guerre à la mort de Robinson, toute l’histoire de Bardamu, toute l’histoire de l’homme est celle d’une agonie. » Marcelle Bilon De la guerre aux meurtres, en passant par les hôpitaux, la fuite et les maladies, voici les événements auxquels Ferdinand Bardamu et les autres protagonistes du roman Voyage au bout de la nuit ont été confronté par Céline. Ces malheureux personnages, que l’on pourrait sans mal rapprocher des héros dans les romans picaresques du 16e siècle, vivent en rapport constant plus ou moins direct avec la mort. Comme Marcelle Bilon nous le fait très bien remarquer : « l’imagination célinienne considérait comme une agonie, toute l’histoire de Bardamu ainsi que toute l’histoire de l’homme, depuis la boucherie de la guerre jusqu’à la disparition de Robinson. » Marcelle Bilon nous montre à travers cette phrase que les personnages sont sans arrêts confrontés à la fin ou à la souffrance, que ce soit en France, en Afrique ou encore aux Etats-Unis. Nous pouvons dès lors nous demander en quoi l’agonie de Robinson, suivie de sa mort, est-elle aussi en quelque sorte la fin de l’agonie de Bardamu ? De quelles manières l’imaginaire célinien, plutôt pessimiste, peut-il être décrit ? Et finalement, pour quelles raisons pourrions-nous généraliser cette affirmation de M. Bilon à tous les événements ? Autant de questions auxquelles nous tâcherons de répondre en analysant Voyage au bout de la nuit. A travers tout le roman de Céline, Ferdinand Bardamu et Léon Robinson sont intimement liés. Après leur rencontre, qui se passe en période de guerre aux alentours de Noirceur-sur-la-Lys, les deux personnages se croisent constamment tout au long de leur vie, jusqu’à la fin de l’agonie du deuxième après que Madelon lui ait tiré dessus. Leur rencontre se passe durant une des périodes les plus sombres de l’Histoire, que Céline choisit comme début à son récit. La Grande Guerre. Les deux