L’œuvre romanesque de Quignard et son adaptation filmographique de Corneau, Tous les matins du monde, prend place au XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIV où le pouvoir de la cour tient une grande importance. En effet, le Roi Soleil exerçait à cette époque sa monarchie absolue sur chacun de ses moindres sujets et son désir de magnifier la France et d’étendre sa gloire dans l’Europe était sans limite. Cette œuvre baroque qui s’oppose totalement au grandiose classique donne alors une place bien précise et judicieuse à la représentation du pouvoir de la cour de Versailles. Comment alors le pouvoir de la cour est-il représenté dans le roman ? Nous étudierons pour cela, le choix d’une représentation indirect, puis la confrontation de deux personnages et enfin le choix de scènes à valeur très symbolique.
Pour commence, nous allons étudier le choix d’une représentation indirect de cette cour, elle apparait alors non frontale. La représentation de la cour ne figure pas dans le roman, aucune scène n’y prend place et St Colombe restera fidèle à ses propos et n’ira pas jouer à la cour. « Versailles » ou « le roi » sont cités mais ne sont nullement représentés dans le récit. Mais la cour est tout de même indirectement présente et existe puisque des liens se créent entre le domaine de St Colombe et Versailles : Caignet et l’abbé Mathieu se présentent à St Colombe pour le convaincre de jouer à la cour. Puis, Marin Marais, vient lui-même du chant de chœur de la cour et sa fille Toinette deviendra à l’inverse de sa sœur, une courtisane, fréquentant Versailles, les nobles et la vie mondaine comme avait tendance à la faire sa défunte mère. Ainsi de nombreuses références sont faites à la cour qui envoie des personnages hors de ses murs mais n’est que partiellement représentée.
Pour poursuivre, nous allons voir que le pouvoir apparait également dans la confrontation des deux personnages principaux : St Colombe, le janséniste qui fuit la cour et Marin Marais, celui qui veut se