Progrés technique et croissance
©HATIER
Pour Schumpeter, l’innovation se présente sous forme de nouveaux produits, de nouveaux marchés, de nouveaux procédés de fabrication, de nouvelles sources de matières premières, de nouvelles organisations du travail et de la production. Elle correspond à une opportunité que l’entrepreneur saisit au bon moment, c’est-à-dire sur laquelle il parie. Ce n’est donc pas la possession de capital ou la fonction de direction d’une entreprise qui caractérise l’entrepreneur schumpétérien, mais bien plutôt celle d’aventurier, c’est-à-dire de l’individu qui accepte de « sortir des sentiers battus », donc de la routine ! Schumpeter distingue cependant deux types d’entrepreneurs : les innovateurs et les routiniers. Ce sont les premiers qui mettent en mouvement les innovations majeures constituant le cœur de la dynamique capitaliste, autrement dit qui expliquent les phases d’expansion et de récession qui le traversent. L’entrepreneur innovateur est un individu clairvoyant, capable d’anticiper, c’est-à-dire de comprendre parmi toutes les inventions celle qui va satisfaire une demande. Il est celui qui va de l’avant, un joueur et un acharné au travail dont la motivation est la volonté de « changer les choses », c’est-à-dire de révolutionner la production et le commerce. L’entrepreneur innovateur est certes mû par l’appât du gain : il est conscient du surprofit que lui apporte la position de monopole temporaire qu’une découverte confère à tout innovateur. Mais il est aussi soucieux de laisser son empreinte dans le système capitaliste en le révolutionnant de l’intérieur, donc soucieux d’être reconnu. Sa réussite et sa