Proust
Le plan du commentaire:
I Les qualités sensibles
II La mer
III Le cadre intime et la gelée
IV L’odorat
V Conclusion
LES QUALITES SENSIBLES Qu’il y ait chez Proust un très puissant et très particulier désir de la matière, c’est ce que devrait montrer la lecture un peut attentive de quelques passages clefs de la Recherche. La matière renvoie aux qualités sensibles qui sont des signes véridiques qui nous donnent une joie extraordinaire, des signes pleins, affirmatifs et joyeux.
LA MER
L’une de ces qualités c’est la mer, élément essentiel de la cosmogonie, symbolise la dynamique de la vie et de la mort. Lieu des naissances, des transformations, des renaissances, la mer implique un état transitoire entre des réalités vivables et des mondes possibles, une situation d’ambivalence et de doute dont l’aboutissement est imprévisible ; c’est un processus qui entraîne un certain « devenir » du monde et de l’être humain. Et, si dans les conceptions mythologiques traditionnelles, le symbolisme de la mer rejoint celui de l’eau et des eaux primordiales qui jouissent de la propriété divine de donner et de reprendre la vie, le topos de la mer dans la littérature permet de comprendre une multitude de relations qui se tissent entre le sujet et l’univers, particulièrement, entre la subjectivité humaine et les éléments de la nature. Ainsi, la mise en question de la mer chez Proust, un auteur dont la vision sensible du monde renferme l’imaginaire maritime, soulève le problème des rapports de l’écriture de fiction et du milieu naturel, de l’origine donnée de l’être humain et de ses capacités à se lancer dans le processus de création artistique, un développement qui suppose la représentation d’un « devenir », car, d’après Gilles Deleuze, Écrire ce n’est