CENTRE DE RECHERCHE ET D’ACTION POUR LA PAIX (CERAP)
Institut de la Dignité et des Droits Humains (IDDH)

MASTER (2) UNIVERSITAIRE EN GESTION DES CONFLITS ET PAIX
(FORMATION À DISTANCE)

ANALYSE DES CONFLITS ARMES EN AFRIQUE :
Le cas des guerres civiles de 1955 à 2002.

Professeur KOUASSI YAO

Docteur d’Etat - Maitre de Conférences Université de Cocody
(Abidjan)

INTRODUCTION GENERALE
S’il y a bien un phénomène social qui a accompagné les cinquante ans « d’indépendance » du continent africain, c’est bien celui de la guerre civile.
En effet, de 1955, date du déclenchement de la première guerre civile soudanaise à 2002, le continent a connu 27 conflits armés pouvant être qualifiés de « guerres civiles ». La guerre civile qui n’épargne aucune région du continent qu’elle soit riche ou pauvre, s’est imposée tout au long de ces cinquante ans de « liberté » comme la forme de conflictualité la plus fréquente en Afrique.
Ces guerres civiles ont entraîné la mort de près de 20 à 25 000 000 de personnes (estimations de l’auteur) en majorité des femmes, des vieillards et des enfants. De même, elles ont transformé l’Afrique en continent de refugiés (rien qu’en 1994, l’Afrique comptait 14 000000 de réfugiés et autant de déplacés). Par moments, le caractère « interminable » de ces guerres et leur multiplication ont fait de ces affrontements un phénomène structurel qui a valu à l’Afrique, le qualificatif de « zone d’instabilité majeure ». Ce constat somme toute négatif pousse l’observateur à s’interroger sur le processus par lequel l’Afrique est passée des promesses d’unité nationale, de paix, de stabilité et de développement des « pères de l’indépendance » à la multiplication des guerres civiles qui ont annihilé tout espoir de développement en dépit des immenses possibilités dont disposait l’Afrique ? S’agit-il d’un processus endogène ou bien a–t-il partie liée avec des facteurs extérieurs à l’Afrique ?
Est –il possible de prévenir la guerre