Relativisme culturel
Montaigne a été l'un des premiers penseurs à avoir réfléchi à la grande relativité des valeurs culturelles dans les Essais (1580-1595). Paradoxalement, sous la plume de certains penseurs comme Montaigne et Rousseau, l'Homme sauvage est mieux civilisé que l'Occidental : mythe du bon sauvage. Prenons maintenant en exemple l'extrait de Candide de Voltaire, où l'auteur écrit une sorte d'adaptation universelle à la réalité. L'anthropophagie (consommation de chair humaine) des Oreillons est relativisée dans le discours de Cacambo par le manque de ressources alimentaires dont souffrent les Indiens. De plus, ces mêmes Oreillons accèdent parfaitement au raisonnement proposé par Cacambo. Par ailleurs, Voltaire s'est opposé à Rousseau comme le montrent les expressions « le droit naturel nous enseigne à tuer notre prochain » et « la pure nature est bonne », qui peuvent être lues comme une attaque à l'égard de Rousseau.
Cependant, la colonisation qui se répand au XIXème siècle montre que le relativisme culturel n'est pas majoritaire en Europe. En effet, très souvent, la colonisation est justifiée au nom d'une mission soi-disant civilisatrice. Mais 2GM, liée à une idéologie raciste, pousse les consciences à rejeter l'idée d'une hiérarchie de valeurs entre les civilisations. Ce bouleversement social, fondé sur la non-hiérarchisation des civilisations, est illustré par Aimé Césaire dans Discours sur le colonialisme (1956) où il établit un lien entre esclavage, colonialisme et nazisme.
Arriveront ensuite la décolonisation et l’indépendance de nombreux pays comme le Maroc (1956), la Guinée (1958) et l'Algérie (1962). On pourrait alors penser que cette question des hiérarchies entre les civilisations a été soldée par une certaine égalité entre toutes les sociétés. Néanmoins, ce débat revient