L’œuvre de Raymond Queneau, Zazie dans le métro, écrites en 1959 nous offre une lecture rafraichissante par son style décalé et totalement nouveau. En effet, le dialogue est le type de texte le plus représenté, l’action ne s’accomplit que par le biais d’un récit de parole. Ainsi, victime de son succès le roman de Queneau sera repris par le réalisateur Louis Malle en 1960 dans un style qui tentera de mettre à l’honneur celui du roman. Ces deux œuvres mettent en relief l’usage des mots et leur impact. Ainsi nous pouvons nous demander en quoi ces deux artistes nous offrent à travers Zazie dans le métro une joyeuse leçon d’écoute de la parole. Nous examinerons dans un premier temps les personnages atypiques de ce roman pour démontrer qu’ils font partie d’un univers enfantin et poétique et enfin que ce roman emprunte ses codes au théâtre.

Zazie dans le métro comme toute œuvre repose sur les personnages. Mais dans cette œuvre on voit apparaître des protagonistes atypiques, se mettant tous en valeur par leur originalité grâce aux renversements des codes. Deux d’entre eux illustrent au mieux cette idée :
Zazie, personnage principal, est une petite fille de douze ans (dix dans le film) qui nous apparaît très précoce. Alors que dans les romans classiques la petite fille se montre mignonne, ingénue et naïve cette « mouflette » est un personnage détonnant grâce à son espièglerie, sa vivacité et son ton moqueur. Ce personnage fait preuve d’un langage neuf et original mettant à l’honneur le registre familier. Grâce aux injures qui se succèdent dans la bouche de la petite fille Queneau surprend son lecteur, voire le choque. Ainsi, il fait le choix de passer outre les règles pour faire de son héroïne un ovni de la littérature. Son ton cassant et son impolitesse résonnent comme une volonté de sortir des zones de confort et de surprendre. En effet dès sa première apparition Zazie fait un portrait de sa mère surprenant pour une enfant en commentant la liaison de sa