Sens du travail et comparaison sociale
Le terme intérimaire est la traduction latine de « pendant ce temps là ». Ainsi, l’intérim est présent lorsqu’une fonction est occupée ou remplie par une autre personne que le titulaire, c’est une sorte de remplacement. L’intérim se caractérise par une relation tripartite. En effet, il y a un intermédiaire entre le salarié et son employeur, la société d’intérim. Celle-ci est, au niveau juridique, considérée comme l’employeur du salarié mais l’employeur de fait est l’entreprise où s’exerce l’activité : l’entreprise utilisatrice. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes ont recours au travail en intérim et ce, pour différentes raisons ; pour éviter une période de chômage, pour élargir ses compétences professionnelles ou encore pour répondre à un besoin de diversité des tâches professionnelles exercées. Le travail en intérim est le plus souvent perçu comme une situation provisoire mais il arrive aussi qu’il soit envisagé comme un statut d’emploi à part entière. L’intérim est considéré comme un emploi précaire car c’est un travail incertain caractérisé par l’instabilité salariale. L’intérimaire est mobilisable et révocable à tout moment, il est donc dans l’incertitude quant à son avenir professionnel ; incertitude tant sur le plan psychologique que financier ou professionnel. Dans ces conditions, comment le salarié arrive-t-il à donner du sens à son travail ? Comment considère-t-il son statut ? Enfin, est-il en mesure de s’impliquer dans l’organisation qui l’emploie ?
Notre objectif sera donc ici de comparer deux populations d’intérimaires, qui seront identifiées comme intérimaires de professions ou de transitions à travers l’étude des processus de comparaison sociale et de deux dimensions du rapport au travail : le sens du travail et l’implication organisationnelle.
Le premier chapitre sera consacré à la présentation du contexte général dans lequel se situe cette recherche. Nous nous attacherons, au cours du