Sonnet xxxi de du bellay
Sonnet XXXI
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Analyse trouvée dans le livre de français.
L’œuvre « Les Regrets »
Du Bellay et la Pléiade
La Pléiade est un groupe de jeunes poètes regroupés autour de l’humaniste Jean Dorat parmi lesquels on compte Du Bellay et Ronsard. Ils sont animés par un idéal commun : enrichir la langue française pour la hausser au rang de langue littéraire et nourrir l’écriture par l’imitation des anciens et des italiens, comme le poète Pétrarque
Les malheurs de Du Bellay
Gravement malade en 1550, devenu sourd, il décide de se mettre au service de son oncle, le cardinal Jean Du Bellay et le suit à la cour pontificale. Il part vers Rome avec des rêves humanistes en tête et s’enthousiasme à l’idée de séjourner au berceau de la culture. Mais la réalité est toute autre. De la Rome antique, il ne semble plus voir que des « tas pierreux ». Il étouffe à la cour du Pape pleine de vanité, de médiocrité, ou le faux-semblant règne en maître. Il se languit de la France et a peur de perdre sa notoriété d’autant qu’il ne se plait guère à sa tâche d’intendant. C’est cette déception qui fait la matière des Regrets.
L’art poétique des Regrets
Du Bellay revendique son originalité dans les Regrets. Il dit fuir les artifices et renoncer aux hauteurs d’une poésie philosophique pour favoriser une écriture simple,