Souveraineté nationale vs populaire
La souveraineté est une idée qui remonte au Moyen-age. Les successeurs de Philippe le Bel veulent fonder l'autorité du roi et mettent en avant la notion de Souveraineté. Ils utilisent en particulier ce vieil adage : « Le Roi de France est Empereur en son Royaume ». Ainsi le Roi est assuré d’être reconnu à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Par la suite, des auteurs comme Jean BODIN donneront à ce concept plus de précisions. Dans «Les six livres de la République » (1576) il donnera la définition suivante : « la souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d’une République ». La souveraineté est d’abord un pouvoir suprême. Ensuite, la souveraineté est un pouvoir originaire. En d’autres termes, ce pouvoir n’est pas délégué par une autre autorité, en outre il est à l’origine des autres pouvoirs internes. Après l’indépendance à l’extérieur, la souveraineté c’est la suprématie à l’intérieur. Tant que l’Etat et le Roi se confondaient le problème du titulaire de la souveraineté ne se posait pas vraiment, mais il apparaîtra au fur et à mesure que le Roi sera contesté. On opposera alors les théories théocratiques de la souveraineté aux théories démocratiques de la souveraineté. Celles-ci l’emporteront finalement. Mais deux théories démocratiques vont traditionnellement se concurrencer. Cette étude va développer une interrogation : les deux théories de la souveraineté populaire et de la souveraineté nationale sont-elles totalement antagonistes sur la forme ?
Dans un premier temps, une analyse est portée sur les différentes caractéristiques de ces deux théories de la souveraineté, à savoir son titulaire et l'exercice même de ces souverainetés (I). Dans un second temps, une étude est développée concernant la possibilité de conceptions plus souple (II).
I/ Deux fondements, au premier abord antagonistes: A) La souveraineté nationale
C'est Emmanuel Sieyès qui doit être considéré comme l’auteur de cette