Spinoza
Le problème posé par ces lignes est le suivant : accède-t-on au salut par la simple obéissance fondée sur la crainte ou bien par la connaissance vraie qui est puissance ? Ce texte se divise en trois parties. Dans la première «La plupart [...] loi divine.» de la ligne 1 à la ligne 3, Spinoza explique la conception du vulgaire en ce qui concerne la liberté et sa relation au commandement divin. Dans la seconde partie «La moralité donc [...] eux-mêmes.», de la ligne 3 à la ligne 13, le philosophe développe les conséquences de cette fausse conception en ce qui concerne la moralité et la religion. Et enfin, dans la troisième partie «Ce qui [...] relevée.», de la ligne 14 à la fin, Spinoza souligne l'absurdité de la vision du vulgaire. Tout le raisonnement de l’auteur progresse vers la démonstration de l'irrationalité de la conception de la plupart des hommes.
I/ Première partie. « La plupart [...] loi divine ».
Dans ces premières lignes, Spinoza réfléchit sur une croyance du vulgaire (« la plupart ») concernant la liberté humaine conçue non point comme obéissance rationnelle mais comme libre arbitre. Le vulgaire identifie volontiers ce libre arbitre au fait d'acquérir et de se soumettre à ses « penchants » c'est-à-dire aux appétits sensuels, aux modifications corporelles liées aux désirs. Les hommes paraissent donc considérer comme vraisemblable ou probable (« semblent croire ») d'une part, que le libre arbitre désigne cette obéissance pleine et entière aux désirs sensuels et sensibles et d'autre part, qu'un abandon de cette