Hiver 1990. Amélie Nothomb a terminé ses études de philologie romanes à Bruxelles. Elle s'en retourne au Japon, pays qu'elle connaît bien pour y être née, afin d'y travailler. Elle entre alors dans la compagnie Yumimoto pour un contrat d'un an. Le Japon et l'Occident, deux mondes qui se font face, l'ouverture d'esprit du second se brise contre les règles et la rationalité de la pensée nippone.Au 44 étage du gigantesque immeuble qui domine la ville avec ses immenses baies vitrées, Amélie découvrira les côtés obscurs du pays qu'elle aime. Les contradictions du Japon s'incarnent dans le caractère de sa supérieure directe, Fubuki, idole et bourreau de la jeune femme belge. Amélie va tomber sous son charme et va accepter toutes les humiliations auxquelles elle va la soumettre.Tout au long du roman, l'analyse que fait Amélie Nothomb du Japon est sans pitié, rien n'en sort indemne. On voit comment les rapports entre hommes et femmes, la condition féminine, le travail, le foyer, jusqu'au temps libre dédié aux loisirs, tout est réglé par un rigide formalisme, qui s'oppose à toute manifestation individuelle. On remarque vite l'extrême rigidité mentale qui régit la recherche de la perfection et de la productivité.
Amélie commence son apprentissage de martyre auprès de la multinationale japonaise.
Mettez de côté vos fantaisies touristiques à base de sushi, ikebana et geisha ; les bureau du soleil levant sont un enfer en version bonsaï où l'on souffre en silence parmi les hystéries, les jalousies et une hiératique obéissance.Ce roman possède la qualité de montrer de l'intérieur un versant peu connu des entreprises japonaises. Il met en évidence la fermeture et la xénophobie envers les usages occidentaux, et l'aveugle soumission à un idéal de travail basé sur une conception de l'honneur, profondément différent de celui des autres pays. Cette étude montre comment le Japon a toujours refusé les possibilités de changements provenant de l'extérieur, et traînant derrière lui le