Syndicats
Au cours des années quatre-vingts, dans un contexte de déclin syndical perceptible dans la plupart des pays industrialisés, les chercheurs se sont légitimement interrogés sur les incidences de l’action syndicale sur les résultats économiques des entreprises. A la suite de la publication de l’ouvrage de Freeman et Medoff en 1984, les recherches analysant les effets de la présence syndicale sur les performances des entreprises se sont multipliées, relançant le vieux débat sur les conséquences économiques du syndicalisme. les deux économistes soulignent le rôle déterminant des syndicats sur l’amélioration des conditions de travail, l’accroissement de la productivité et la réduction des inégalités, remettant en question les analyses économiques traditionnelles du fait syndical. Jusqu’alors, les travaux des économistes s’étaient exclusivement intéressés à l’effet de monopole des syndicats sur les salaires. En démontrant le caractère inégalitaire et inefficace de l’augmentation salariale obtenue par les syndicats, l’analyse économique néoclassique portait un jugement négatif sur le rôle des syndicats dans la société. Freeman et Medoff (1984), quant à eux, avancent l’idée que l’action syndicale peut avoir des effets bénéfiques pour l’entreprise. L’objectif de cette contribution est d’éclairer les débats sur les effets économiques du syndicalisme grâce à une lecture rétrospective des travaux de recherche existants. Aprè savoir rappeler la pluralité des analyses économiques du fait syndical, les résultats des études empiriques consacrées à l’impact syndical sur les salaires, la productivité du travail et les profits des entreprises seront présentés.
1. L’impact économique du syndicalisme : des éclairages théoriques diversifiés Les travaux de recherche consacrés aux effets économiques du syndicalisme se fondent sur des éclairages théoriques diversifiés. Si l’analyse économique standard considère le