Séparation des pouvoirs
Dans De l’esprit des lois, Montesquieu a érigé une théorie selon laquelle, au sein d’un Etat, et afin d‘éviter le despotisme, doit se trouver trois « pouvoirs » confiés à des organes distincts : les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Ces pouvoirs doivent être rigoureusement séparés afin que la même personne ou le même corps qui fasse la loi ne puisse l’exécuter ou rendre la justice et inversement. Avec sa théorie de la « séparation des pouvoirs », Montesquieu est le fondateur du constitutionnalisme des Lumières et son influence a été prépondérante sur les constituants à la fin du XVIIIe siècle. Sa théorie inspirera les Américains pour ériger leur « régime présidentiel » et les révolutionnaires français. La « séparation des pouvoirs » se retrouve dans tout Etat démocratique et libéral sous deux formes principales. Le régime dit parlementaire est un régime de « collaboration » ou encore de séparation souple des pouvoirs, tandis que le régime présidentiel est un régime de séparation stricte des pouvoirs.
La thèse de Montesquieu reste une référence indépassable pour les démocraties mais la réalité s’éloigne considérablement de la théorie. Certes la division des pouvoirs demeure mais l’équilibre et la spécialisation des pouvoirs ont été bouleversés. Ainsi l’exécutif participe activement à l’élaboration de la loi, le juge constitutionnel également par le biais de l’examen de la conformité des