Thèse et étapes d'argumentation - lettre 58 de spinoza
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Spinoza aborde dans la présente lettre adressée à son ami médecin, Schuller, le thème de la liberté. Spinoza présente sa conception de la liberté, mais réfute, avant, la conception traditionnelle de la liberté en tant que libre arbitre, qui n'est, pour lui, que l'illusion de choisir, d'être sa propre cause qui se déterminerait librement, grâce à sa volonté. Spinoza critique non seulement la faculté de la volonté, mais également le libre arbitre, montrant, à la place, que l'homme n'est pas sa propre cause (seul Dieu est sa propre cause, et, donc, absolument libre), et que la Volonté n'est qu'un mot qui n'a qu'une unité linguistique. Mais si l'homme n'est pas sa propre cause, est-ce dire qu'il est entièrement déterminé ? Spinoza accepte à la fois le déterminisme, mais affirme que l'homme est néanmoins libre et que sa liberté consiste dans la connaissance adéquate des causes diverses qui le déterminent. Au fond la liberté est, d'après Spinoza, la vérité et relève de notre âme (on parle, dorénavant, d'une liberté intérieure avec Spinoza). Spinoza utilise, dans un premier temps (l. 1-5), un exemple de physique, le mouvement d'une pierre sous l'impulsion d'une cause extérieure afin d'illustrer la question épineuse du libre arbitre. La cause extérieure contraint donc la pierre de poursuivre son mouvement pour un certain temps. Spinoza généralise, ensuite (l. 5-9), l'exemple donné et affirme que cette vérité s'applique à toute chose singulière : toute chose singulière est nécessairement déterminée par une cause extérieure à exister et à agir d'une certaine manière déterminée. Si l'on imagine, ensuite (l. 10-14), que la pierre pense et a conscience de son mouvement, alors elle croira qu'elle se meut parce qu'elle veut se mouvoir. C'est cela l'illusoire liberté du libre arbitre que Spinoza critique, dans un dernier temps (l. 14-23, fin du