Trente ans d'immigration féminine
Au sein de la population immigrée, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes. Cet équilibre, atteint en 1999 et confirmé en 2004-2005, s’est établi au cours des années quatre-vingt et quatre- vingt-dix. Depuis 1974, une immigration majoritairement féminine, liée au regroupement familial, a succédé à l’immigration de travail, essentiellement masculine. À la mi-2004, les femmes sont ainsi majoritaires parmi les immigrés résidant en France depuis moins de trente ans, mais minoritaires parmi ceux qui sont arrivés depuis plus longtemps (graphique 2). Ce seuil de trente années correspond à l’arrêt de l’immigration de travailleurs non qualifiés et au développement du regroupement familial. Ainsi, parmi les immigrés de 20 à 52 ans en 2004-2005, les femmes sont majoritaires. C’est le contraire entre 53 et 74 ans. Au-delà de cet âge, du fait de leur plus faible mortalité, les femmes sont de nouveau majoritaires, comme dans l’ensemble de la population.
Parmi les immigrés originaires du Maghreb, de Turquie ou du Portugal, les femmes sont moins nombreuses que les hommes. L’immigration en provenance de ces pays, motivée au départ par des raisons économiques, s’est poursuivie dans le cadre du regroupement familial. En revanche, parmi les immigrés d’Asie du Sud-Est, venus en famille à la suite d’événements politiques, les femmes sont majoritaires. Pour les pays européens d’immigration ancienne (Italie, Espagne, Pologne), les femmes dominent désormais en raison du vieillissement de ces immigrés et de la plus forte mortalité des hommes.