LE RENOUVEAU MUNICIPAL AU MAROC ET LA PHILOSOPHIE DU RETOUR A L’UNITE DE LA VILLE Par Ali SEDJARI Professeur à la faculté de Droit, Université Mohamed V Directeur de l’UFR des Sciences administratives et Développement institutionnel Le municipalisme au Maroc, celui associé à une conception démocratique du pouvoir est d’une apparition très récente. La décentralisation, comme choix politique et cadre de gestion des affaires publiques, consacrée par les deux chartes communales de 19601 et 19762 était inscrite dans une logique de pouvoir et de sociabilisation politique. Celle de 20023, au-delà des aspects techniques fondateurs, ouvre des pistes nouvelles pour une démocratie de proximité, même sur le plan pratique, les choses ont l’aire de se dérouler autrement, car les réalités locales sont têtues et complexes. Le besoin se fait de plus en plus ressentir pour faire évoluer le système centripète, inhérent au modèle de l’Etat-nation fondé sur la centralité politique et la soumission de la périphérie au centre vers un système polycentrique basé sur l’autonomie, la négociation, le partage de l’autorité et la responsabilité4. Ainsi, dans un contexte marqué par la territorialisation des politiques publiques et la consécration de la proximité, la gestion municipale qui n’est qu’une composante de la gestion de la ville, constitue aujourd’hui la clef de voûte de tout développement local. L’espace urbain, reconfiguré récemment par le texte communal autour de l’unité de la ville, devient en effet le lieu privilégié du déploiement des politiques publiques novatrices et le carrefour d’intérêts multiples et convergents. A ce titre, les mutations nationales et les tendances actuelles qui affectent le changement dans le monde nous imposent des solutions nouvelles pour arrêter des processus de destructions urbaines et des
Dahir n° 1-59-315 du 28 hija 1379 (23 juin 1960) relatif à l’organisation communale. Dahir portant loi n° 1-76-583 du 5 chaoual 1396 (30 septembre 1976) relatif à