utopie
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- O douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Charles Baudelaire («Fleurs du mal »,1857)
L'ennemi de Baudelaire Charles, un des chefs du mouvement symboliste de la fin du XIXème siècle, est connu pour son recueil de poèmes les Fleurs du Mal. Ce dernier paraît en 1861 et le titre révèle déjà les projets poétiques de Baudelaire qui pense qu’il faut extraire le mal de la poésie pour en cultiver quelque chose de bien. Ainsi Baudelaire est partagé dans ce recueil, entre le spleen et l’idéal, le gouffre de la mélancolie et l’exaltation de la beauté, l’amertume et la sensualité. Dans ce poèmes, Ennemi,d’après moi est un sentiment d’impuissance l’effet oppressif du temps sur l’esprit du poète affamé d’inspiration.
« Ne laissez jamais le temps au temps. Il en profite. Jean Amadou
La montre molle de Salvador Dali (1931)
Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est