Vallon Poème
Tes jours, sombres et courts comme les jours d'automne,
Déclinent comme l'ombre au penchant des coteaux ;
L'amitié te trahit, la pitié t'abandonne,
Et seule, tu descends le sentier des tombeaux.
Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime ;
Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours
Quand tout change pour toi, la nature est la même,
Et le même soleil se lève sur tes jours.
De lumière et d'ombrage elle t'entoure encore :
Détache ton amour des faux biens que tu perds ;
Adore ici l'écho qu'adorait Pythagore,
Prête avec lui l'oreille aux célestes concerts.
Suis le jour dans le ciel, suis l'ombre sur la terre ;
Dans les plaines de l'air vole avec l'aquilon ;
Avec le doux rayon de l'astre du mystère
Glisse à travers les bois dans l'ombre du vallon.
Dieu, pour le concevoir, a fait l'intelligence :
Sous la nature enfin découvre son auteur !
Une voix à l'esprit parle dans son silence :
Qui n'a pas entendu cette voix dans son coeur ? Annonce des axes
Commentaire du poème
1) L’éloge de la nature
- Une image méliorative de la nature nous est donnée : « qui t’invite et qui t’aime ». Ce vers marque une antithèse avec le vers 3 notamment entre « invite » et « abandonne ». Cela renforce l’image accueillante de la nature qui, de plus est énoncé avec le registre laudatif.
- La nature est un refuge maternel : « Plonge toi dans son sein qu’elle t’ouvre toujours ». Une image de consolatrice, de protectrice nous est donc donnée de la nature telle une mère.
- Ces images sont d’autant plus grandes qu’il y a un caractère permanent : « toujours » ; « la nature est la même ». Répétition de « même » ; le vers 7 est le lieu d’une antithèse entre « change » et « même » et on remarque une rime entre « toujours » et « jour ». Tout cela produit une insistance sur cette permanence.
- On remarque une personnification de la nature : « Plonge toi dans son sein qu’elle t’ouvre toujours ». La nature est assimilée