Vivons-nous pour être heureux
Voici quelques pistes d’analyse pour ce sujet. Je propose ici des pistes et non un corrigé-type : Chaque candidat doit mener sa réflexion librement en montrant ce qui fait problème. Il n’y a pas qu’une seule manière de comprendre ce sujet, et je n’ai donc pas cherché à le réduire mais au contraire à ouvrir des « portes » :
Le but de la vie humaine est-il le bonheur ? « Tous les hommes recherchent d’être heureux » écrit Pascal. C’est en apparence une évidence. Mais la formulation du sujet nous invite à une réflexion critique. « Vivre pour » suggère que toutes nos actions seraient des moyens dirigés dans la perspective d’une fin unique, le bonheur. Cela supposerait que l’on est en mesure de définir cette fin avec précision puisque c’est cette définition qui permettrait de déterminer quels moyens mettre en œuvre. Or un premier problème se pose ici : Peut-on définir le bonheur ? Le bonheur est subjectif, empirique, c’est un « idéal de l’imagination et non de la raison » selon Kant. Comment dès lors agir en fonction d’un objectif qui sans cesse nous échappe, qui n’est peut-être qu’une illusion ?
« Vivre pour » signifie aussi que toute notre existence serait guidée par l’espoir du bonheur, bien suprême, fin en soi. Mais cette aspiration ne risque-t-elle pas de nous faire passer « à côté » de notre vie ? Pascal écrit que les hommes ne vivent pas mais « espèrent de vivre », ce faisant ils « errent dans des temps » qui ne sont pas les leurs, hésitant entre nostalgie et espoir, oubliant le seul temps qui est le leur, le présent. « Vivre pour » être heureux serait-ce se condamner à ne l’être jamais ? Une fois de plus cela renvoie à la conception du bonheur : celui-ci est-il une conséquence de mes actions, leur récompense ou bien est-il dans l’action elle-même, dans la mise en œuvre des moyens ? (cf Aristote)
« Vivre pour » pose la question du but de la vie mais la formulation parait restrictive, exclusive : Certes les