L’implosion du bloc communiste a profondément modifié la stratégie et la géopolitique mondiale, surtout en Afrique. Celui-ci a brutalement cessé d’être un enjeu stratégique majeur pour la communauté internationale. L’une des conséquences est la marginalisation du continent sur la scène mondiale et le désintérêt voire le désengagement des pays traditionnellement présents, à l’exception de la France, dont la politique africaine reste toutefois ambiguë depuis le début des années 90. L’autre conséquence, et sans aucun doute la plus importante, est que l’Afrique est confrontée à de sérieux problèmes de sécurité.
Ses dirigeants en ont fait un diagnostic lucide dans la déclaration de Kampala de 1991 dont les termes, "l’érosion de la stabilité de l’Afrique est une des causes majeures des crises continues et un des obstacles principaux à la création d’une économie saine et à la coopération inter et intra africaine",démontrent une véritable prise de conscience des liens étroits entre stabilité et développement.
Pourtant, malgré son urgence, aucune solution satisfaisante ne semble avoir été apportée à l’impératif de sécurité. La gestion et la résolution des conflits et des crises en Afrique ont souvent vu l’implication d’acteurs extérieurs dans le cadre d’accords ou de l’exercice de leur puissance. L’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A.) a, depuis sa création, engagé plusieurs tentatives pour l’édification d’un système de sécurité collective à l’échelle continentale dont le principe est: "sécurité pour tous et par tous ". Malgré les difficultés rencontrées dans ce processus, il est permis, grâce à la détermination affichée par les hommes politiques, de prédire à terme des perpectives heureuses.
Toutefois, compte tenu des spécificité géopolitiques de ce continent et de son niveau de développement économique et technique, un système de sécurité collective multipolaire et une application à bon escient d’une diplomatie préventive seraient les plus