L'empathie
Revista CIDOB d’Afers Internacionals, núm. 61-62, p. 259-282
Au-delà de l’empathie, cultiver la confiance : clés pour la rencontre interculturelle
Gérard Marandon*
RÉSUMÉ D’après Gérard Marandon dans le cas d’une rencontre interculturelle, les risques de désaccord augmentent en raison des malentendus interculturels et la difficulté d’établir un rapport de confiance jaillit. Pour aboutir à ce climat de confiance il est pertinent d’examiner préalablement certains problèmes théoriques généraux de la communication et en particulier, les problèmes posés par les situations interculturelles. Gérard Marandon, fait référence, en premier lieu, au conflit et distingue le conflit cognitif et l’affectif pour aborder ensuite les conditions psychosociales de la gestion des conflits. Quels sont les facteurs qui conditionnent le succès des échanges interculturels ? Il est nécessaire de reconsidérer les théories de la communication afin qu’elles soient capables d’expliquer les interactions interculturelles. Pour l’auteur une situation interculturelle se produit à partir du moment où des personnes ou des groupes ne partagent pas les mêmes univers de significations et les mêmes formes d’expression de ces significations. Une proposition visant aussi bien la communication que la gestion du conflit apparaît dans la théorie d’une culture provisionnelle (culture tierce) qui permet des ajustements temporels pour aboutir à des objectifs communs. Dans la création de cet espace, la confiance joue un rôle central, puisqu’elle est nécessaire à tout échange, mais surtout car elle est cruciale lors des situations interculturelles, étant donné leur complexité.
Les contacts entre personnes ou entre groupes donnent tôt ou tard lieu à des désaccords plus ou moins déclarés, selon les enjeux, les affinités et les capacités des personnes à communiquer. L’expérience courante montre que le succès d’une rencontre (au
*Professeur de Psychologie, Université de Toulouse-Le Mirail,