L'evolution presidentielle de la ve republique
En 1958, dans le contexte de la guerre d’Algérie, le général de gaulle, appelé au pouvoir, chargea une commission de juristes de rédiger une nouvelle proposition de constitution pour la France, dans laquelle, conformément à son souhait exprimé dans le discours de Bayeux en 19465, un pouvoir exécutif procéderait essentiellement d’un chef de l’Etat fort, qui ne serait plus, comme sous la IIIe et la IVe République, chargé de « l’inauguration des chrysanthèmes ». Comment les textes constitutionnels mais aussi la e personnalité des Présidents successifs et les événements politiques ont-ils fait évoluer la fonction présidentielle sous la V République ? Cette fonction, façonnée par et pour le général de Gaulle comme la clé de voûte des institutions, a été affaiblie puis redéfinie par ses successeurs et par les événements politiques.
I. Une fonction façonnée par et pour le général de Gaulle comme la clé de voûte des institutions.
A. Un pouvoir fort et assez original.
La fonction présidentielle définie dans la Constitution de 1958 a été façonnée par et pour le général de Gaulle, qui souhaitait un pouvoir exécutif fort, tout en respectant la tradition parlementaire française. Ainsi, le régime n’est pas présidentiel, comme aux Etats-Unis, mais le président de la République dispose d’un pouvoir fort, ce qui marque une rupture dans l’histoire des institutions françaises. D’une part, le président a été conçu comme la clé de voûte du régime : il est le garant des institutions, le chef des armées et le responsable de l’indépendance nationale. D’autre part, il dispose d’un pouvoir réel, le pouvoir exécutif étant partagé entre deux entités : le Président de la République et le gouvernement, dirigé par le Premier ministre. Or, le Président choisit et nomme le Premier ministre, nomme les ministres sur proposition de Premier ministre et le gouvernement n’est pas investi par l’Assemblée nationale comme dans un régime