L'inconscient est il un défaut de la mémoire
Selon une distinction maintenant courante, la mémoire serait du côté de la conscience, tandis qu’il existerait quelque-chose comme un continent inconscient, par définition difficile à saisir par la conscience autrement que de façon biaisée, lequel se trouverait non pas du côté de l’amnésie si on définit celle-ci comme une perte irréversible de la mémoire, mais qui serait le réceptacle d’événements expulsés de la vie consciente. Une fois ceci formulé, il conviendrait d’interroger la question posée : se demander si l’inconscient ne serait « qu’un défaut de la mémoire », c’est en même temps affirmer d’emblée qu’il est effectivement un défaut de la mémoire et s’interroger sur le fait qu’il puisse être autre chose. Il conviendrait donc de poser la question de la pertinence de cette affirmation incluse dans la question (l’inconscient est un défaut de la mémoire) avant de tenter de répondre à la question elle-même (est-elle autre chose qu’un défaut de la mémoire ?). Pour ce faire, nous nous interrogerons sur la nécessité de la mémoire pour la conscience, puis sur celle de l’oubli, toujours pour la conscience, et enfin nous nous demanderons si l’inconscient n’est pas ce qui donne son efficacité à l’oubli nécessaire.
Le défaut de mon raisonnement, c’est que je ne parle pas directement de l’inconscient comme défaut de la mémoire.
« L’inconscient est un moi en moi qui me détermine. » Par cette phrase, Freud pose que l’inconscient sert à la détermination de soi, au même titre que la conscience en permet la découverte. Mais l’inconscient, dont on connait si peu de choses, n’est-il pas plus simplement une défaillance, un défaut de la mémoire ? Est-il utile au développement cognitif de l’être humain, et si oui, de quelle manière ? Quels sont les liens entre mémoire et inconscient ? Pour répondre à ces différentes questions nous étudierons dans un premier temps sous quelles conditions l’inconscient est une défaillance