L'oeil du quattrocento, michael baxandall
L’œil du Quattrocento de Michael Baxandall
Michael Baxandall traite, dans L’oeil du Quattrocento (issu de cours professés à la faculté d'histoire de Londres) de l’usage de la peinture dans l’Italie de la Renaissance. Cet ouvrage comporte quatre-vingt-huit illustrations et a été rédigé en 1972 et édité par Oxford University Press.
Le titre original est Painting and experience in fifteenth century Italy. Né en 1933 à Cardiff (Royaume-Uni), Michael Baxandall a conduit une carrière de chercheur et d'enseignant en histoire de l'art dans le Royaume-Uni (il fut professeur « d'histoire de la tradition classique » à l'Institut Warburg et Courtauld, à Londres, et à l'université d'Oxford), puis aux États-Unis (universités de Cornell et Berkeley), sans compter une brève période de collaboration au département des sculptures du Victoria and Albert Museum de Londres. Nous avons, dans la préface, le squelette de l’ouvrage de Michael Baxandall ; ainsi, nous savons dors-et-déjà que son propos se pose de la manière suivante : en quoi le style des peintures est-il un matériau pertinent pour l’histoire sociale ?
La thèse qui en découle est celle-ci : les facteurs sociaux favorisent la constitution des dispositions et d’habitudes visuelles caractéristiques, qui se traduisent à leur tour en éléments clairement identifiables dans le style de peinture.
De façon synthétique, cet ouvrage cherche à démontrer deux propositions réciproques : d'une part, que la peinture du xve siècle est le produit d'une relation sociale entre le peintre et son commanditaire, agent, pas nécessairement bienveillant, dont le peintre doit satisfaire les goûts et les compétences culturelles, et qu'il s'agit donc pour l'historien d'art de chercher à reconstituer cet « équipement intellectuel » des clients types s'il veut comprendre les raisons d'être et les valeurs de cette peinture ; d'autre part, que les tableaux complètent de façon très utile les sources dont