L'étude des grandes notions constitutionnelles peut-elle demeurer binaire?
« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien, Messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre » ainsi furent les mots prononcés par Léon Gambetta le 15 août 1877 à Lille dans un discours portant sur les résultats futurs des élections législatives. A travers ces propos, l'homme politique semble définir un futur binaire. Plus généralement, il semble que le monde dans lequel nous nous trouvons s'organise autour d'une logique similaire. En effet, on trouve le bien ou le mal, la joie ou la tristesse, la richesse ou la pauvreté. Certaines cultures vont même jusqu'à considérer la logique à deux aspects comme fondamentale, c'est d'ailleurs la cas des Taoïstes qui considèrent que toute chose est issue du yin, représentant dans un sens le côté féminin et le yang illustrant l'aspect masculin. Enfin, l'être humain, dans sa nature propre est issu de deux êtres différents et complémentaires qui sont le père et la mère biologiques.
Aussi, il est justifié de se demander si l'homme, immergé toute sa vie durant dans ce monde qui lui apparait comme binaire, ne retranscrit pas cette conception dans l'étude des institutions et des grandes notions constitutionnelles qui ont été mises en place pour organiser la société dans laquelle il vit. En d'autres termes, peut-on considérer que le modèle binaire est le moyen générique et de ce fait absolu dans l'étude des grandes notions constitutionnelles?
Au fil de cette dissertation, sera développée l'idée selon laquelle si en théorie, la logique binaire et la notion à la base des classifications constitutionnelles théoriques (I), la pratique est un facteur qui discrédite ce raisonnement binaire (II).
I/ La logique binaire, notion à la base des classifications constitutionnelles théoriques
Dans, cette partie, les idées et grandes notions constitutionnelles sont théoriques, elles restent dans le domaine du raisonnement, de la