Ballade des pendus

par

La charité chrétienne

Dès les premiers vers du poème, Villon fait appel à la compassion du lecteur et de toute l’humanité. S’il fait appel à des « frères », ce n’est pas en vertu d’un quelconque lien de sang, mais plutôt dans le sens d’une fraternité des hommes mortels. Il demande à ses frères d’infortune, qui ne partagent pas dans l’immédiat son impuissance face à la mort, de faire preuve de compassion envers lui et tous les autres morts :


« Frères humains qui après nous vivez

N’ayez les cœurs contre nous endurciz,

Car, se pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tost de vous merciz. »


Ainsi, les morts auxquels Villon s’identifie ne sont pas ceux qui dorment du sommeil des justes. Ce sont des morts tourmentés et malheureux que Villon se fait le porte-parole. Il implore alors la pitié des vivants, seuls à pouvoir intercéder pour eux par leurs prières.  

Au moment de la composition du poème, la conception chrétienne de la mort était largement dominante à travers toute l’Europe. Il est alors compréhensible qu’au moment de mourir, l’auteur fasse appel à la compassion de ceux qui vivent encore

Inscrivez-vous pour trouver des dissertations sur La charité chrétienne >