Ballade des pendus

par

La représentation de la mort

Dans le but de mieux quémander la pitié des vivants, Villon dresse un tableau macabre des morts. Il expose au lecteur une succession d’images pathétiques qui visent à montrer à quel point les morts sont pathétiques, impuissants, et dans le besoin de la compassion des vivants. La chair des morts, qu’ils n’ont que trop nourrie, est désormais en pièces, dévorée et pourrie ; leurs os ne sont plus que cendres et poudre. Ils ont été lessivés par la pluie et noircis par le soleil ; leurs yeux ont été crevés par les corbeaux, leur barbe arrachée autant que les sourcils.

La mort représenté par Villon est une succession de peines et d’afflictions. La chair, les yeux, les cheveux, le corps physique en général est soumis à toutes les dégradations. Aucune des actions menées dans la vie au profit de ce corps ne porte de fruit dans la mort. Les plaisirs du corps paraissent futiles au regard des tourments de l’âme après la mort. La chair nourrie du vivant de ces êtres ne leur rend aucun service après le trépas.

« Quant de la chair, que trop avons nourrie,

Elle est pieça devoree et pourrie,

Et nous les os,

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