Ballade des pendus

par

L’argumentation de Villon

La Ballade des pendus est un noble exemple du génie de François Villon. Dans ce poème, l’auteur parvient à se faire progressivement le porte-parole des condamnés à mort, puis des morts, et enfin de toute l’humanité. Il parvient à construire une argumentation qui pousse le lecteur à se montrer compatissant envers ces hommes, même si la justice a estimé qu’ils devaient périr.

« Se frères vous clamons, pas n’en devez

Avoir desdain, quoy que fusmes occiz

Par justice. Toutesfois, vous savez

Que tous hommes n’ont pas bon sens rassiz. »

Il est intéressant de constater qu’en rapprochant le monde des vivants et le monde des morts, Villon parvient à s’ériger en porte-parole des morts. À aucun moment Villon n’utilise « je » dans ce poème, il fait plutôt usage du « nous » pour désigner les morts et du « vous » pour s’adresser aux vivants. Ainsi, les morts font état de leurs souffrances, de leurs peines, et implorent les vivants – des vivants qui, paradoxalement, ne prennent la parole à aucun moment dans le poème.

Tout au long du poème l’auteur se sert du paradoxe pour faire passer son message.

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