Le Testament

par

Une parodie de justice

L’annonce d’un testament inviterait le lecteur à penser que Villon va s’amender et demander pardon. Pourtant, dès le premier huitain, il affirme :

« Non obstant maintes peines eues

Lesquelles j’ai toutes reçues

Sous la main Thibaut d’Aussigny

S’evêque il est, seignant les rues,

Qu’il soit le mien je le regny ! »

L’évêque Thibaut d’Aussigny, responsable de l’emprisonnement du poète, est ainsi renié d’emblée. Villon va plus loin et renverse l’accusation : cet évêque, supposé représenter Dieu et la Justice sur Terre, est accusé d’avoir traité injustement le poète, et de ne pas faire preuve de miséricorde. Villon, avec humour, renvoie donc le jugement à Dieu, et propose que tel qu’il a été traité, cet évêque le soit à son tour :

« Et s’été m’a dur et cruel

Trop plus que ci ne le raconte

Je veuil que le Dieu éternel

Lui soit donc semblable à ce compte »

Il ajoute, toujours avec cet humour propre à son style populaire et railleur :

« Si prierai pour lui de bon cœur,

Et pour l’âme de feu Cottard !

Mais quoi ? Ce sera donc par cœur,

Car de lire je suis fêtard :

Prière en ferai de Picard »

Villon, g

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