El Desdichado Nerval

Sylvie, un récit dont le lecteur est obligé de le feuilleter à rebours, en retournant en arrière pour en restituer l’ordre. b) « Temporalité gigogne » : chaque moment évoqué suscite l’écho d’un moment antérieur, selon le principe de ce que Nerval qualifie de « palimpseste » dans Angélique : « ce jeu de ressouvenirs ressemble à « un manuscrit palimpseste dont on fait reparaître les lignes par des procédés chimiques ». Ex ó texte écho : Proust : le narrateur de Sylvie

Paul, ………………..………………………. page 19 GAUTIER, Théophile, ………………………………… page 16 GUILLEVIC, Eugène, ………………………………… page 7 HEREDIA (de), José-Maria, …………………………... page 23 HUGO, Victor, ………………………………………… page 7, 17 JEAN, Georges, ………………………………………... page 11 NERVAL (de), Gérard, ………………………………... page 6, 7, 19, 20, 22 POSLANIEC, Christian, ………………………………. page 10 PRÉVERT, Jacques, …………………………………… page 5, 11 QUENEAU, Raymond, ………………………………... page 15 RIMBAUD, Arthur, …………………………………… page 12, 15, 16, 17, 20, 22 RONSARD

grotte où nage la sirène. → J'ai·rê·vé·dans·la·gro·ttoù·na·ge·la·si·rèn → « e » élidé devant une voyelle (« grott(e) où »), « e » prononcé devant une consonne (« na·ge la »), apocope du « e » en fin de vers (« sirèn(e) »). (Gérard de Nerval, El Desdichado) Jamais mensonge heureux n’eut un effet si prompt → Jam·ais·men·son·geu·reux·n’eut·un·e·ffet·si·prompt → « e » élidé devant h muet (« mensong(e) heureux »). (Jean Racine, Athalie) Ses houles où le ciel met d'éclatants îlots Ses·hou·les·où·le·ciel·met·d'é·cla·tants·î·lots

première idée renverrait peut-être à l’assimilation (par exemple chrétienne) du désir à la tentation, qui est risque de perdre le lien avec ce qui nous est essentiel. La deuxième jetterait par exemple un éclairage inédit sur le poème célèbre de Nerval (El Desdichado) : Je suis le Ténébreux, le Veuf, l’Inconsolé, Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie. Ma seule étoile est morte, et mon Luth constellé Porte le soleil noir de ma mélancolie. » Poème qui nous apparaîtrait de fait (ce qui n’est pas évident

bien dans ce sens que Musset utilise la locution de « mal du siècle » dans toute La Confession, dépeignant les forces vives d’une jeunesse qui ne sait où les dépenser. Il est aussi permis, bien entendu, de songer à la première strophe d’ « El Desdichado » de Nerval, où les liens entre mélancolie et création semblent encore plus manifestes : « Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé, Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé

lettre l, et ramenez l'arbitraire en imposant cette lettre pour initiale au mot qui suivra. » (André Breton, Manifeste du surréalisme –c’est nous qui soulignons) 7) Les « précurseurs » - reconnus par Breton et mentionnés dans les Manifestes : Hugo, Nerval, Poe, Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont… + Apollinaire : les Mamelles de Tirésias, le Roi-Lune… "Il était beau comme la rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à écrire sur une table de dissection" (Lautréamont) 8) La postérité des surréalistes

rouge encor du baiser de la Reine ; J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène... Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron : Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée. Gérard de Nerval, El Desdichado LE SYMBOLISME Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai

poétique. Cependant cette voix conventionnelle ne peut pas couvrir la voix du poète qui la crée et qui lui donne la parole. De la sorte, on est toujours justifié à se poser la question : Qui parle dans le poème ? Qui est celui qui affirme, dans El Desdichado, par exemple: 133 Alexandrina MUSTATEA Je suis le ténébreux, - le veuf, - l’inconsolé, Le prince d’Aquitaine à la tour abolie ; Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé Porte le soleil noir de la Mélancolie. Dans la nuit du

aux significations opposées. « Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie » (Louise Labé) 2.2 L’___________________________ Cette figure réunit dans une même expression deux termes opposés. Le soleil noir de la mélancolie (Gérard de Nerval, El Desdichado) 2.3 Le ___________________________ C’est une figure construite autour de la disposition symétrique de deux éléments opposés au sein d’une même phrase. Elle est conçue comme un miroir. On met en parallèle deux éléments (ou expressions)

plus que dans les imparfaits et conditionnels en -aient – -oient dans l'orthographe classique). masculine dans les autres cas : [...] inconsolé, [...] constellé → Rime masculine /le/. Les deux extraits sont tirés du « Desdichado » (in Les Chimères) de Gérard de Nerval. Ces noms proviennent d'une conception ancienne de la langue, dans laquelle le e caduc (que l'on a prononcé en fin de vers jusqu'au XIXe siècle, et même dans certains théâtres au XXe ; c'est encore souvent le cas dans la chanson)