J Ai Soif D Innocence

tenter tous les moyens de lui sauver les tourments et les dangers d’une vocation illusoire et passagère. » Mais cette triste fin n’est pas surprenante, car dès la première lettre de Cécile Volanges, celle qui inaugure le roman, on constate son innocence et on déplore sa niaiserie. Elles la conduiront à sa perte. Sa nature n’y est semble-t-il pas étrangère, mais les effets de l’éducation religieuse en sont également la cause. Certaines expressions de son discours sont encore celles d’une petite

l’habitude des ces sinistres démonstrations de la folie humaine. Aussi nous pourrions ici, en constatant toute cette barbarie, annoncé que la raison n’est pas pris en compte pour ces personnes qui font couler du sang à flot uniquement par haine ou soif de vengeance religieuse. L’humiliation ne fait que s’accroître quand on voit à la télévision des reportages en boucle : reportages de personnes exclus de leur propres terres, d’enfants soldats désavoués, sans parents ni famille, reportages de femmes

n’avoir eu d’envie que fuir la compagnie des hommes et me repaître de vous et du vallon. L’idée devait être un tantinet perverse, de me voir en spectre hanter les lieux de mes amours premières. Pourtant, nul pèlerin ne fut jamais plus convaincu de son innocence. Aucun crime — que dis-je ? —, aucune peccadille n’était à expier pour motiver ce voyage. Seul, d’abord, le désir jugé légitime de faire si possible fleurir le ressouvenir, et aussi sans doute la volonté, moins claire, d’altérer par la réalité une

Gogh est également présenté par l’autrice comme un protecteur des enfants, notamment de son neveu Vincent (« mon homonyme » p. 152). Le corps et l’odeur du bébé l’apaisent. On trouve aussi dans le même roman une évocation de l’enfance, de son innocence, de son rapport premier au langage et ses sonorités, à travers le récit de l’enfance de René. • Dans un entretien, à la question « Votre livre est paru en collection jeunesse, pour au- tant, un adulte ne s’y ennuie pas une seconde ; écrit-on différemment

était hantée par les images de renaissance – celle du Huron sauvage mettant le pied sur le sol civilisé, du naufragé rejeté sur le rivage d’une île inexplorée ou de l’aveugle à qui la vue est accordée – elle qualifie de tels tropes du vocable d’« innocence-fiction » et soutient qu’à l’exception de Rousseau, aucun des principaux philosophes n’a sérieusement considéré comment la fantaisie pouvait prendre corps [4][4] Ibid., pp. 117-118.. À l’évidence, c’est Rousseau qui inspira directement le concept

du mal et de l’infini a lieu en I,8, comme l’explique la mère du sujet : "Lorsque tu seras dans ton lit, que tu entendras les aboiements des chiens dans la campagne, cache-toi dans ta couverture, ne tourne pas en dérision ce qu’ils font : ils ont soif insatiable de l’infini, comme 1 2 Gaston Bachelard, Op. Cit., pp.32-36. J.-L. Steinmetz indique ici qu'il y a ici une communauté de pensée avec le Baudelaire des Paradis artificiels, qui "souligne la passion de l'infini qui anime les hommes et

manteau ou d'une robe bleus. La Vierge devient le principal agent de promotion du bleu. Etrange renversement! La couleur si longtemps barbare devient divine. Oui. Il y a une seconde raison à ce renversement: à cette époque, on est pris d'une vraie soif de classification, on veut hiérarchiser les individus, leur donner des signes d'identité, des codes de reconnaissance. Apparaissent les noms de famille, les armoiries, les insignes de fonction… Or, avec les trois couleurs traditionnelles de base (blanc

trois fois en neuf lignes page 69 - celle du mot persienne qui revient quatre fois en sept lignes, page 383 - celle de la mtaphore de la gorge deau glace reue dans un dsert enflamm, du verre deau glace offert au misrable qui, dans le dsert, meurt de soif et de chaleur applique deux objets diffrents (page 382), les comparaisons entre lancienne et la nouvelle Mme de Rnal comme entre Mathilde et Mme de Rnal se faisant coups de Quelle diffrence (pages 237, 322, 339, 364, 365), des redondances cette

page 69 - celle du mot «persienne» qui revient quatre fois en sept lignes, page 383 - celle de la métaphore de la « gorgée d’eau glacée » reçue dans « un désert enflammé », du « verre d’eau glacée offert au misérable qui, dans le désert, meurt de soif et de chaleur » appliquée à deux objets différents (page 382), les comparaisons entre l’ancienne et la nouvelle Mme de Rênal comme entre Mathilde et Mme de Rênal se faisant à coups de «Quelle différence !» (pages 237, 322, 339, 364, 365), des redondances

difficulté : rien n’est donné, pas même le fait de pouvoir avancer. Il faut lutter contre l’hostilité des éléments déjà évoquée et qui se trouve soulignée par la récurrence des champs lexicaux tant du froid que de l’aridité, de la sécheresse et de la soif. Tous sont touchés, et le narrateur insiste sur les souffrances des plus fragiles : les femmes et les enfants, qui subissent les vents chargés de sable : « Le sable (…) fouettait le visage des femmes qui rabattaient la toile bleue sur leurs yeux. Les