L Hérédité De Gervaise

généalogie de cette famille, issue du mariage d'Adélaïde Fouque avec un jardinier, Rougon, puis, à la mort prématurée de celui-ci, à son remariage avec Macquart, un braconnier. Les enfants qui naissent de ces deux lits portent en eux le poids d'une hérédité lourdement chargée, qui influencera le cours de leur existence et celle de leur descendance. D'Antoine Macquart éclot une lignée marquée par l'alcoolisme et un tempérament sanguin. La famille Mouret, initiée par sa soeur Ursule, sera en proie au

que s'effondrer dans la Débâcle (1892), le Docteur Pascal (1893) apportant une explication scientifique raisonnée à la décomposition, membre après membre, de cette famille, du fait de son environnement socio-historique. Sociologie, physiologie, hérédité : Zola a en effet des ambitions « scientifiques », mais ce qui va contribuer aussi à l'unité de son œuvre, c'est ce qu'il appelle le souffle, la passion : ses personnages eux-mêmes sont passionnés, avides d'argent, d'amour, de pouvoir, d'art ou de

Nana qui se substitue subitement au nom de Vénus résonne de toute sa connotation* populaire : Nana est une Vénus déchue, une Vénus issue du peuple. Rappelons qu’Anna est la fille de Gervaise et de Coupeau dont l’histoire est narrée dans l’Assommoir. Elle est donc issue d’un milieu ouvrier et une très lourde hérédité pèse sur elle. Son aspect physique caractérise la fille du peuple : Zola croit au déterminisme de l’hérédité et du milieu. Le peuple est la classe laborieuse, celle des gens qui ont

une préface de Cavanna, des notes et des commentaires d’Auguste Dezalay.) L’Assommoir, roman du destin annoncé dès sa préface (« J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière dans le milieu empesté de nos faubourgs »), du destin de Gervaise écrasée de toute façon, préfigure le roman noir tel qu’il apparaîtra, d’abord, aux États-Unis, quand mourut Stephen Crane (Maggie, fille des rues, 1896) et quand parurent Les Rapaces de Frank Norris (1896) et Sister Carrie (1900) de Théodore Dreiser

1877, l'Assommoir : peint la déchéance de l'homme par l'alcool (Gervaise) 1883, Au bonheur des dames : grands magasins 1885, Germinal : grève des mineurs, lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière (Etienne Lantier, fils de Gervaise) 1887, La Terre : paysans poussés par la cupidité aux crimes les plus sordides 1890, La Bête humaine : folie de meurtre qui anime Jacques Lantier, chauffeur de locomotive, fils de Gervaise. I. LE ROMAN EXPERIMENTAL (1880) A. Le fondement de la théorie

de son hérédité. Zola annonce : "J'analyserai à la fois la somme des volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l'ensemble." Dans cette optique, la Fortune des Rougon "doit s'appeler de son nom scientifique : les Origines." L'argent est l'un des ressorts dramatiques principaux de l'intrigue et sert de base à l'autopsie de la classe bourgeoise. En 1877 l'Assommoir assure à son auteur un succès retentissant. La déchéance de la petite blanchisseuse parisienne, Gervaise, de son

pensées de Claude Bernard. Il conçoit l’homme comme une être naturelle, la matière et le corps comme l’ensemble des organs. Il croit que la psychologie est subordonnée à la physiologie, donc dans son œuvre il se concentre à celle-là. Cette idée de hérédité est le motif de toute la série des Rougon-Macquarts. Son manifest du naturalisme, il le pose dans la préface de l’œuvre « Therèse Raquin ». Son réalisme Il veut montrer seulement la vérité directe. Il travaille avec la réalité, avec

se documente, construit des dossiers qu'il nourrit de notes, de photos, de croquis. Il compose ensuite une vaste famille, les Rougon-Macquart, marquée par la double hérédité de la folie et de l'alcoolisme. Placés dans divers milieux, les personnages deviennent de vrais « sujets » d'observation, comme dans un laboratoire. • Ex : Gervaise est placée dans le milieu des blanchisseuses, Étienne Lantier, son fils, dans le milieu de la mine, Nana, sa fille, dans celui de la prostitution, Eugène Rougon est

précises comme dans le dernier roman de la saga des Rougon-Macquart, Le Docteur Pascal. De plus, l’auteur naturaliste, d’après les dires de Zola, doit simplement soumettre ses personnages au déterminisme social et à leur hérédité à laquelle ils ne peuvent échapper comme Gervaise Macquart dans L’Assommoir qui malgré toute la volonté dont elle fera preuve pour s’en sortir en se remariant, ne parviendra pas à sortir de sa simple condition de blanchisseuse. D’ailleurs, lorsque ce roman sortira, Zola

en fournit une sorte de résumé. - L’article s’ouvre sur des considérations naturalistes : Nana est le résultat de « quatre ou cinq générations d’ivrognes » l.4-5 au « sang gâté par une longue hérédité de misère et de boisson » l.5-6. On reconnaît ici la théorie naturaliste de Zola. Le mot « hérédité » et plus loin l’expression « détraquement nerveux » l.7, placent d’emblée le portrait de Nana sous le signe de la fatalité naturelle et sociale telle que se propose de la montrer Zola dans ses romans