Le Misanthrope Tragique

l’application qu’il tente d’en faire »12. Là réside tout le 9 DONNE, Boris, « D’Alidor à Alceste: La Place Royale et Le Misanthrope, deux comédies de l’extravagance », Littératures classiques (Paris ), vol. 58, 2006, p. 158. 10 DONNE, Boris, « D’Alidor à Alceste: La Place Royale et Le Misanthrope,… », art. cit., p. 158.. 11 DOUBROVSKY, Serge, Corneille et la dialectique du héros, Paris : Gallimard, 1963, cité par ESCOLA, Marc « Préface de La Place Royale

classique a repris cette distinction : Molière a écrit des comédies célèbres (l'Avare, le Bourgeois Gentilhomme, le Misanthrope, Dom Juan, le Malade imaginaire, etc.) ; Corneille et Racine, des tragédies non moins fameuses (par exemple, le Cid, pour le premier, Phèdre, pour le second). • Le théâtre baroque, lui, n'hésitait pas à mélanger dans une même pièce le comique et le tragique. C'est ce qui s'est fait à nouveau, à l'époque romantique, époque à laquelle Victor Hugo a créé le drame. Au xxe siècle

se mariant, cèdent le plus drôlement du monde à la toute-puissance de la passion. Dans Comme il vous plaira (As you like it, 1599), il y a aussi beaucoup d'amour; mais l'ironie va jusqu'à la tristesse dans les propos de Jacques le cynique et le misanthrope, un des prototypes d'Hamlet; et dans la Douzième Nuit (Twelft night, 1600), qui reproduit un des thèmes favoris de l'ancien théâtre anglais, celui d'une femme déguisée en page pour voiler ses amours, pour servir le bien-aimé, sans même qu'il s'en

opéra, Crémieux et Halévy, rendent les personnages burlesques et décadents, à l’opposé des personnages tragiques du mythe d’origine. Tout cela est conçu dans le but de faire rire les spectateurs mais dévoile néanmoins une satire de la société. Offenbach a alors réussi à créer une œuvre très éloignée du mythe originel grâce au registre comique. On pourrait même parler de satire du théâtre tragique et donc de parodie. Ce sera là notre prochain point. Scarron, poète du XVIIe, développe totalement le

Beaumarchais) c’est un moyen de faire passer leurs idées au monde et d’agir sur le réel. Même si Molière fait rire le peuple, il n’en demeure pas moins que certaines de ses pièces sont grinçantes et que, comme l’a dit Musset à la sortie de la pièce Misanthrope « quelle mâle gaieté, si triste et si profonde que lorsqu’on vient d’en rire on devrait pleurer ». Cette phrase nous confirme dans le fait que la comédie a un côté sombre qui se cache derrière le rire, il nous montre la pauvre réalité de la société

morales, il est insensible. Rabelais ( vers 7) : personnifie donc son « cœur » métaphore des sentiments, des inclinations, des attirances, des amours. C’est le cœur qui choisit plutôt le comique en non pas le tragique. Rappel : la tonalité comique a pour effet de provoquer le rire.La tonalité tragique, au contraire, suscite la terreur, la pitié, les larmes, la tristesse. Rabelais nous explique que sa tendance naturelle, ses goûts, son « cœur » le portent naturellement vers le comique, le rire, l’amusement

des costumes appropriés. Au 17ème siècle, les décors de la comédie et de la tragédie étaient différents. Le personnage commique, par exemple celui d'Arlequin, n'est pas vétu de la même façon et ne se comporte pas de façon similaire à un personnage tragique, qui sera beaucoup plus digne et plus solennel. Avant de commencer à répéter une pièce, il est donc nécessaire d'en faire plusieurs lectures et d'étudier le texte : une réplique qui se termine par un point d'exclamation ne sera pas dite de la même

seule réponse à donner à un univers misanthrope. Rire, c’est se regarder soi-même et se rendre compte de sa propre folie, de sa vanité dans l’univers. Le rire nous a fait penser également au théâtre de l’absurde de Lonesco et de Beckett. Nous nous demandons pourquoi une comédie pour La Cantatrice Chauve. Est-il étonnant que la « tragédie du langage » que voulait Eugène Lonesco soit une comédie? Non. Lonesco choisit le comique car il est plus absurde, plus « tragique » que la tragédie. Car dans la tragédie

comédie, Bergson est amené à formuler pour la première fois sa théorie de l'art : l'art tente de rejoindre la singularité qui échappe au langage comme à la vie quotidienne, même si la comédie, contrairement à la tragédie, forge des types (l'avare, le misanthrope, etc.) plutôt que des personnages singuliers La thèse du livre est la suivante : on rit des gens quand on a une certaine empathie pour eux. Il fauta ainsi détester les gens pour se moquer d’eux : on rit de l’Avare car il est haïssable et préfère

1 Pascal, Pensées, liasses II à VIII Séquence pédagogique orientée vers la terminale L, proposée par Daniel Hermosin. Sommaire I. Présentation II. Perspectives d’étude 1. Les papiers d’un mort 2. Le divertissement 3. Un misanthrope sublime ? III. Bibliographie I. Présentation L’étude des liasses II à VIII des Pensées de Pascal offre au professeur et aux élèves un excitant défi intellectuel. L’objet d’étude proposé – « Littérature et débat d’idées : Grandeur et misère de l’homme »