Le Torrent Anne Hébert

n'ont échappé ni à la critique ni au public, qui lui ont réservé un accueil enthousiaste dès sa parution, en 1965. Le matou Yves Beauchemin. Saint-Laurent : Édition du club Québec Loisirs, 1990, c1985. Cote : BEAU B3723m Avec en toile de fond les années 70, Le Matou raconte les tribulations de Florent, jeune homme de 26 ans qui rêve d’acheter son propre restaurant. Son travail chez un distributeur de disques lui rapporte bien peu d’argent. Comme Élise, sa femme, entend bien avoir cinq ou six enfants

probité » (Diderot 1). Ainsi Suzanne ne manque pas d’utiliser les deux types d’énoncé dès le début de ses mémoires : « J’avais alors seize ans et demi. …il s’agissait de m’engager à prendre l’habit. …Je me plaignis avec amertume, et je versai un torrent de larmes. La supérieure était prévenue ; elle m’attendait… Elle parut avoir pitié de moi… …elle me promit de prier, de remontrer, de solliciter. Oh ! monsieur, combien ces supérieures de couvent sont artificieuses ! …Savoir se contenir est leur grand

liberté du choix de la thématique. On les appelle les « exotistes » parce qu’ils puisent leur inspiration ailleurs. Il s’agit d’une école « sans devoirs, sans maître » qui a soutenue l’activité littéraire de 1895 à 1913 et elle l’a continuée dans les années vingt. Autour de Nelligan se crée une poésie nouvelle, détachée des thèmes nationaux et historiques. La poésie de Nelligan rend compte d’une âme écartelée entre une réalité écrasante et un idéal évanescent. En même temps que le roman du terroir se

LOUIS HÉBERT Professeur Université du Québec à Rimouski (Canada) Courriel : louis_hebert@uqar.ca L’ANALYSE DES TEXTES LITTÉRAIRES : VINGT APPROCHES Avertissement : Ce document constitue un work in progress. Il n’atteindra sa version « définitive » que lors d’une éventuelle parution en livre dans quelques années. Nous l’offrons cependant dès maintenant dans Internet, avec l’espoir qu’il soit déjà utile et celui de recevoir des commentaires nous permettant de le rendre encore plus utile. Comme nous

juge rien ni personne Philip, mais moi je veux autre chose, et m'occuper des autres est une vraie raison de me sentir en vie. Il la regarde, perdu, admirant sa détermination. Depuis l'accident elle n'est plus tout à fait la même, comme si les années s'étaient bousculées aux portes des réveillons, telles des cartes à jouer que l'on jette par deux pour distribuer plus vite. Susan ne paraissait déjà plus ses vingt et un ans sauf quand elle souriait, ce qui lui arrivait très souvent. Son cycle de

réussite de ce monde, ce serait de demeurer parfaitement secret, à tous et à soi-même. Plus de question, plus de réponse, une longue saison, sans âge ni raison, ni responsabilité, une espèce de temps sauvage, hors du temps et de la conscience.  Anne Hébert  (Le temps sauvage, p.49, Éd. Hurtubise HMH.)   • Je pris conscience de ce qu'il y a de divin et de ce qu'il y a de ridicule dans toute existence humaine: l'énigme de nos coeurs déchirés et révoltés, la profondeur de l'histoire universelle

ou s’en aller dans quelque couvent de province où l’on vous recevra pour une modique pension, et d’où vous ne sortirez qu’à la mort de vos parents, qui peut se faire attendre encore longtemps... » Je me plaignis avec amertume, et je versai un torrent de larmes. La supérieure était prévenue ; elle m’attendait au retour du parloir. J’étais dans un désordre qui ne se peut expliquer. Elle me dit : « Et qu’avez-vous, ma chère enfant ? (Elle savait mieux que moi ce que j’avais.) Comme vous voilà

probité » (Diderot 1). Ainsi Suzanne ne manque pas d’utiliser les deux types d’énoncé dès le début de ses mémoires : « J’avais alors seize ans et demi. …il s’agissait de m’engager à prendre l’habit. …Je me plaignis avec amertume, et je versai un torrent de larmes. La supérieure était prévenue ; elle m’attendait… Elle parut avoir pitié de moi… …elle me promit de prier, de remontrer, de solliciter. Oh ! monsieur, combien ces supérieures de couvent sont artificieuses ! …Savoir se contenir est leur grand

écrivains de la cour lui dédient un « tombeau » c'est-à-dire un ensemble de compositions à sa louange. Ronsard à la demande du roi participe à cette louanges posthume offerte à la jeune morte qui lui rappelle « sa » Marie disparue depuis bien des années. La poésie de commande et la poésie personnelle se mêlent donc : Terre, ouvre ton sein, et me laisse reprendre Mon trésor, que ta Parque[6], a caché dessous toi ; Ou bien, si tu ne peux, ô terre, cache-moi Sous même sépulture, avec

pénible; un trouble secret la consume, la vie lui est à charge; elle conjure l'Être qu'elle adore, ou de se rapprocher d'elle, ou de l'appeler à lui. «Ceux qui ont lu quelques pages de sainte Thérèse, de saint François de Sales, le Moyen court, les Torrents de Mme Guyon, y auront vu les traits divers qui ont été réunis pour former la mystique idéale. «Vous frémissez ensuite lorsque vous apprenez quels sont les tourments qu'une supérieure, dont l'âme est atroce, le pouvoir sans bornes, l'imagination